Loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat

 Loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat

En 1903, l’autorisation demandée pour 29 établissements de la Congrégation fut refusée.
En 1904, une nouvelle loi interdit tout enseignement aux membres des Congré­gations.
Les religieuses durent abandonner leurs écoles libres.
Pros­crites, les maîtresses rentrèrent à la Maison-Mère,
pour y recevoir, en filles obéissantes, les directions de l’autorité diocésaine.
Elles y trou­veront, auprès de leur R. Mère Sainte Olympe, supérieure depuis 1890,
le réconfort dont elles avaient besoin.

 

Douée d’une énergie peu com­mune, la vaillante Supérieure fut, dans l’épreuve,
la femme forte qui soutint le courage de ses filles,
mais elle fut surtout « la bonne Mère » compatissante, accueillante,
partageant la peine et les inquié­tudes de chacune.
Confiante en la promesse de N. S. : «Bienheureux les persécutés»,
elle donnait à chacune force et courage.

A tout prix, Mgr le Cardinal Langénieux voulait
sauver l’ensei­gnement libre, dans le Diocèse.

C’est alors que Mgr Cauly, supérieur depuis de longues années,
sachant qu’il pouvait compter sur l’abnégation de ses filles spirituelles
leur demanda de continuer leur œuvre.
Il fallait quitter leur chère Maison.
Pourelles, un désir de l’autorité diocésaine était un ordre, elles partirent !

Cependant la douloureuse période des proscriptions n’était pas terminée ;
Le Pensionnat de Reims fut fermé en 1906.

Le coup fut cruel pour Mère Sainte Véronique,
dont toute la vie s’était écoulée dans la chère Maison.

Orpheline dès l’enfance, Célina Tronquet avait été élevée à l’Enfant Jésus.
Ses études terminées, elle voulut se consacrer à l’enseignement chrétien ;
elle entra au Noviciat sous le nom de Sœur Sainte Véronique.
D’abord maîtresse au pensionnat, elle rem­plaça Sœur Sainte Paule comme Directrice.
Les suffrages de la Com­munauté l’élurent Supérieure générale en 1905 ;
mais, vivant encore auprès des élèves, les entourant toujours de sa .sollicitude,
elle de­meurait, malgré les labeurs de sa charge la « Maman du Pension­nat ».
L’arrêt inique qui venait renverser l’œuvre d’un siècle
posait pour Mère Sainte Véronique une double question.

Privée de cette jeunesse qui était sa raison d’exister,
qu’allait devenir la maison du Barbâtre ?
A quel apostolat se livreraient ces religieuses destinées à l’enseignement ?

Avec l’appui de son Conseil,
et sachant qu’elle pouvait compter sur la fidélité, le dévouement,
le courage et l’abnégation de ses reli­gieuses.
Mère Sainte Véronique eut bientôt résolu le double problème.

La Congrégation n’avait pas été seulement approuvée
pour l’édu­cation et l’instruction des jeunes filles ;
elle l’était aussi pour le soin des malades.
Elle cessa d’être enseignante pour devenir uniquement hospitalière.
Sans perdre de temps, un grand nombre de Sœurs ins­titutrices,
dont plusieurs avaient dépassé la soixantaine,
se mirent à l’étude et s’assurèrent un diplôme de garde-malades.
Les locaux du Pensionnat furent transformés en maison de retraite et en clinique.
Les Religieuses qui avaient appris aux petits à bien vivre,
s’appliquèrent désormais à enseigner aux vieillards et aux malades à bien mourir.

N’omettons pas de dire qu’un certain nombre de religieuses
firent à la cause de l’enseignement chrétien,
le grand et méritoire sacrifice de se séculariser.
Sous l’habit laïc, soutenues et encou­ragées par M. l’abbé Neveux,
Vicaire général de son Eminence,
elles ne perdirent rien, ni de leurs vertus, ni de leur dévouement.

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