Non, je ne regrette rien !…

 Non, je ne regrette rien !…

 

Je suis entrée dans la Congrégation du Saint Enfant Jésus en 1912.
J’avais vingt ans, j’en ai quatre-vingt-onze !
Je puis affirmer librement et en conscience
que je n’ai jamais eu un sentiment de regret !

J’ai partagé toutes les peines de la Congrégation :
tout d’abord la laïcisation en 1905 ;
toutes les écoles fermées, les sœurs rentrant à ‘la Maison Mère’.
On a continué à faire la classe dans la clandestinité ;
il fallait apprendre la « Règle de vie » par coeur,
car on n’avait qu’un seul manuel par communauté, manuel soigneusement caché,
car il aurait été dangereux lors des visites d’inspecteurs.

J’ai vu la Maison-Mère bombardée en 1914 et quatre de mes Sœurs tuées ;
j’ai vu la deuxième guerre et un incendie accidentel…

J’ai partagé aussi les joies lors des Chapitres,
des profes­sions, des Noces d’or ou de diamant.

Maintenant on peut faire la classe avec l’habit religieux, librement.

Je suis revenue à 78 ans à la Maison Mère de ma Congrégation.


Je suis dans le calme, le recueillement, la prière et la joie.

 
J’espère vivre assez pour voir la béatification de Monsieur Roland,
l’arrivée de novices, alors je pourrai mourir dans la joie…

Sœur Jean en 1984

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