Premier Retour de Soeur Danièle à Reims

Premier retour de mission de Sœur Danièle
à Reims : juillet 1971

Deux ans bientôt vont marquer la date de notre envoi au Tchad
auquel beaucoup d’entre vous ont participé.

Vous nous interrogez, vous vous intéressez à notre vie mis­sionnaire,
et je suis heureuse de partager avec vous, à l’occasion de mon retour,
ce que nous avons déjà découvert là-bas, et les questions que nous nous posons.

D’abord je dois vous dire que c’est ensemble, en Communauté
que nous avons appris à rencontrer tous ces gens vers qui nous étions envoyées.
La première année fut pour nous un temps de regard, d’écoute,
qui nous permit d’entrer peu à peu en amitié,
spécialement avec les Moundangs dont nous étudions la langue.

Leur vie simple, ouverte nous interroge.

Dès notre arrivée, nous avons trouvé des gens très ouverts et très accueillants,
s’intéressant vraiment à chacun ; ils prennent le temps de vivre.
Ils sont pauvres, certes, mais partagent tout ce qu’ils ont.


Ils ne calculent jamais la nourriture et donnent toujours à l’étranger qui passe.
« Dieu est là », disent-ils. Aussi ne s’inquiè­tent-ils pas…

Simples, peu embarrassés par leurs problèmes,
leurs soucis qui pourtant sont bien réels.
Les femmes nous disent souvent :
« Nous n’avons pas d’argent », et cela est vrai,
surtout cette année où la récolte fut insuffisante à cause du manque de pluie.
Où vont-elles, maintenant, trouver l’argent
pour acheter le mil nécessaire à la nourriture de toute la famille ?…

Cette pauvreté les rend très ingénieux et inventifs.
Construire la case, trouver le mobilier, la batterie de cuisine,


autant de ques­tions qu’il faut résoudre sans argent.
Ils cherchent et trouvent tout cela dans la nature, au prix d’un travail très dur.
Mais tout demeu­re simple, rudimentaire et ils doivent se contenter de peu…

Ce qui nous frappe aussi, c’est que, chez eux, tout est à découvert.
Pas de secret pour les gens de la concession (sa famille).
Chacun est vrai, sans « masque ».

Toute cette vie nous a profondément interrogées
et continue à nous poser une question.
Sommes-nous assez pauvres pour accueillir tous ces Africains
et nous laisser d’abord convertir ?

Nous-mêmes, comment vivons-nous toutes ces qualités humai­nes,
pierres d’attente pour une annonce de l’évangile ?

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