Départ et arrivée au Tchad : 8 septembre 1969
Le lendemain, à 5 heures, nous quittons Reims.
A 9 h. 15, nous décollons du Bourget.
A notre arrivée à Fort Lamy (Nd’jamena), le Père Gabin nous attend à l’aéroport
pour nous aider à remplir les formalités de douanes, visas, etc.…
Le lendemain, il nous fait connaître la ville,
visiter le marché …
Il faut voir toutes les marchandises étalées par terre :
tissus, viandes, paniers, chapeaux, poissons, graines…
À midi, les Soeurs Auxiliatrices nous accueillent fraternellement.
Après la sieste, nous retournons en ville et parcourons les quartiers africains.
Soudain, deux hommes traversent la rue, pour nous dire qu’ils sont baptisés,
et avec quel bonheur ! Que de découvertes !
Visite de la rive du Chari, avec tout le folklore…
Mercredi 10, à 6 heures, nous reprenons « Air Tchad », pour Pala.
L’avion vole à faible altitude.
Par le hublot, sous un soleil splendide, nous contemplons à loisir :
lagunes, cultures, rubans sablonneux que sont les pistes (routes d’Afrique)…
De temps en temps, émergent de la verdure des îlots
de champignons gris encerclant une place :
ce sont les cases d’un village.
Arrêt à Bongor
Le Père de la Mission vient chercher le courrier et nous salue,
en disant avec humour : « Ah ! Voilà du renfort ! »
Nous arrivons à Pala, avec une demi-heure de retard seulement.
Il paraît que c’est extraordinaire !
Là, nous attendent le Père Georges, et Michèle, Missionnaire laïque, tous deux de Léré.
Nous passons la matinée avec Cécile et Solange, responsables à la Mission.
C’est toujours le même accueil fraternel !
Vers 14 h 30, en route pour Léré, dans les deux voitures du Père Georges et de Michèle.
Quelle expédition ! C’est la saison des pluies.
De nombreuses routes sont ravinées et détrempées par l’eau.
Un radier (petit pont) entre Pala et Léré s’est effondré à la suite d’une tornade.
Alors, il nous faut descendre des voitures, et une douzaine d’Africains arrivent
et poussent les véhicules dans la brousse,
pataugeant dans le « potopote » (boue enlisante).
Et nous, sandales à la main, cahin-caha,
nous essayons de traverser le marigot, pour rejoindre les 4 L.
Adieu la blancheur de nos robes ! Finis les pieds sensibles !
Et Michèle de s’écrier :
« Qu’ils sont beaux, les pieds de ceux qui annoncent l’Évangile !… »
Ensuite, la piste est meilleure, sauf quelques tronçons.
Nous nous arrêtons à Moursalé, chez le Père Larose, en pleine brousse ;
il nous montre les cases de ses « Kados » (nom de l’ethnie), écroulées sous les tornades ;
ces cases venaient d’être reconstruites depuis peu !
Le Père héberge les sans-logis dans la chapelle. Nous admirons son courage et sa foi.
Deuxième halte à Bissi-Mafou, où le Père Martin se fait une joie de nous désaltérer…
Puis, nous continuons la route pour Léré.
Mais le soleil s’est couché, et nous n’avons pas le plaisir de voir le paysage.
Il est 19 heures, lorsque nous arrivons à destination.
Malgré la nuit, plusieurs familles africaines du voisinage nous accueillent avec enthousiasme.
Où sont les quelques mots de ‘moundang’ appris en France ?
Après le dîner, le Père Georges nous conduit à notre case (maison en dur).
Pour le moment, nous sommes campées, car les bagages ne sont pas arrivés ;
mais rassurez-vous : nous avons chacune un lit et une douche
(installation de nos prédécesseurs).