Loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat

 Loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat

En 1903, l’autorisation demandée pour 29 établissements de la Congrégation fut refusée.
En 1904, une nouvelle loi interdit tout enseignement aux membres des Congré­gations.
Les religieuses durent abandonner leurs écoles libres.
Pros­crites, les maîtresses rentrèrent à la Maison-Mère,
pour y recevoir, en filles obéissantes, les directions de l’autorité diocésaine.
Elles y trou­veront, auprès de leur R. Mère Sainte Olympe, supérieure depuis 1890,
le réconfort dont elles avaient besoin.

 

Douée d’une énergie peu com­mune, la vaillante Supérieure fut, dans l’épreuve,
la femme forte qui soutint le courage de ses filles,
mais elle fut surtout « la bonne Mère » compatissante, accueillante,
partageant la peine et les inquié­tudes de chacune.
Confiante en la promesse de N. S. : «Bienheureux les persécutés»,
elle donnait à chacune force et courage.

A tout prix, Mgr le Cardinal Langénieux voulait
sauver l’ensei­gnement libre, dans le Diocèse.

C’est alors que Mgr Cauly, supérieur depuis de longues années,
sachant qu’il pouvait compter sur l’abnégation de ses filles spirituelles
leur demanda de continuer leur œuvre.
Il fallait quitter leur chère Maison.
Pourelles, un désir de l’autorité diocésaine était un ordre, elles partirent !

Cependant la douloureuse période des proscriptions n’était pas terminée ;
Le Pensionnat de Reims fut fermé en 1906.

Le coup fut cruel pour Mère Sainte Véronique,
dont toute la vie s’était écoulée dans la chère Maison.

Orpheline dès l’enfance, Célina Tronquet avait été élevée à l’Enfant Jésus.
Ses études terminées, elle voulut se consacrer à l’enseignement chrétien ;
elle entra au Noviciat sous le nom de Sœur Sainte Véronique.
D’abord maîtresse au pensionnat, elle rem­plaça Sœur Sainte Paule comme Directrice.
Les suffrages de la Com­munauté l’élurent Supérieure générale en 1905 ;
mais, vivant encore auprès des élèves, les entourant toujours de sa .sollicitude,
elle de­meurait, malgré les labeurs de sa charge la « Maman du Pension­nat ».
L’arrêt inique qui venait renverser l’œuvre d’un siècle
posait pour Mère Sainte Véronique une double question.

Privée de cette jeunesse qui était sa raison d’exister,
qu’allait devenir la maison du Barbâtre ?
A quel apostolat se livreraient ces religieuses destinées à l’enseignement ?

Avec l’appui de son Conseil,
et sachant qu’elle pouvait compter sur la fidélité, le dévouement,
le courage et l’abnégation de ses reli­gieuses.
Mère Sainte Véronique eut bientôt résolu le double problème.

La Congrégation n’avait pas été seulement approuvée
pour l’édu­cation et l’instruction des jeunes filles ;
elle l’était aussi pour le soin des malades.
Elle cessa d’être enseignante pour devenir uniquement hospitalière.
Sans perdre de temps, un grand nombre de Sœurs ins­titutrices,
dont plusieurs avaient dépassé la soixantaine,
se mirent à l’étude et s’assurèrent un diplôme de garde-malades.
Les locaux du Pensionnat furent transformés en maison de retraite et en clinique.
Les Religieuses qui avaient appris aux petits à bien vivre,
s’appliquèrent désormais à enseigner aux vieillards et aux malades à bien mourir.

N’omettons pas de dire qu’un certain nombre de religieuses
firent à la cause de l’enseignement chrétien,
le grand et méritoire sacrifice de se séculariser.
Sous l’habit laïc, soutenues et encou­ragées par M. l’abbé Neveux,
Vicaire général de son Eminence,
elles ne perdirent rien, ni de leurs vertus, ni de leur dévouement.

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Guerre de 1914 – Exode

 

Guerre de 1914 – Exode

La Maison hospitalière était complètement organisée
quand éclata la guerre, en août 1914.
En quelques jours, elle fut trans­formée en Hôpital de la Croix-Rouge.
Les religieuses assurèrent le service.

La Mère Sainte Angèle qui, en 1911,
avait succédé à Mère Sainte Véronique,
eut à son tour une lourde croix à porter.

Par son oubli d’elle-même, son courage, son dévouement,
son abandon à la divine Providence,
elle fut durant ces années tragiques, le modèle et le soutien de ses filles.

Dès le 18 septembre, de sept heures à neuf heures du matin,
9 obus de gros calibre tombèrent sur la Maison,
et coûtèrent la vie à 4 religieuses ;
4 autres furent blessées, dont deux gravement mu­tilées.
Le lendemain 19, tandis que la Cathédrale brûlait,

deux reli­gieuses étaient grièvement blessées à l’Orphelinat de Bethléem
qui dut être évacué, et dans quelles pénibles conditions !
 

A la rue du Barbâtre, il devint bientôt impossible de maintenir l’hôpital
dans la Maison entamée de tous côtés et qui dans la zone de feu,
devait subir de si rudes assauts jusqu’à sa destruction complète
par les incendies de 1917 et 1918.

La Communauté ne pouvait demeurer à Reims.
On trouva des toits hospitaliers à Ay, Dizy, Epernay.

 
Photo des Soeurs réfugiées à Ay

A Châlons-sur-Marne, les religieuses de la Congrégation Notre Dame
mirent généreusement une partie de leur monastère
à la disposition de la Communauté et du Noviciat.
Pendant plus de 3 ans, quarante religieuses du Saint Enfant Jésus
bénéficièrent de la fraternelle et bienveillante hospita­lité de Mère Thérèse,
dont le cœur était inépuisable de bonté.

La R. Mère Sainte-Angèie avait mis ses filles à l’abri,
mais elle-même demeura sur la brèche jusqu’à la fin,
avec Sœur Sainte Victorine, Assistante,
et un groupe de vaillantes Sœurs qui, au mépris du danger,
adaptèrent leur apostolat aux besoins présents :
visite des malades ou des vieillards à domicile,
assistance aux mou­rants, soins aux victimes des bombardements.

Dès le 25 septembre 1914, avec les encouragements de son Eminence le Cardinal Luçon

et de Mgr Neveux, supérieur de la Com­munauté,
les religieuses prirent l’initiative d’une œuvre bienfaisante et patriotique :
« L’hygiène du Combattant », vulgairement appelée « Bain de pieds ».

     

Le Couvent du Barbâtre, de plus en plus mutilé,
devint la « Maison de famille du Soldat ».

    
 
Les défenseurs de Reims étaient là chez eux ;
ils y trouvaient à toute heure, avec les soins d’hygiène et de santé,
l’affection et le réconfort moral et religieux qui leur étaient si nécessaires.

Une citation à l’ordre du régiment, en 1915,
une croix de guerre en décembre de la même année,
une part du prix Montyon en 1917, reconnurent les services rendus ;
mais, surtout la reconnaissance des soldats
et celle de leurs familles, après douze ans écoulés,
té­moigne encore de l’œuvre bienfaisante accomplie
par le Couvent du Saint Enfant Jésus.

 

La Maison devait payer de sa ruine l’honneur
d’avoir été si hospitalière à nos combattants.
Le 30 juillet 1917, des obus incen­diaires détruisirent
la chapelle et une partie des bâtiments contigus.

Citons le « Petit Rémois » :

« Le joli clocheton dentelé d’une de nos plus jolies chapelles de la ville,
devenu le point de mire de la rage teutonne, était lundi soir, la proie des flammes.
Pyramide de feu, il apparaissait comme une merveille ajourée,
empourprée par l’embrasement de l’incendie…
Puis la flamme gigantesque, l’en­veloppant dans un linceul de feu,
il s’évanouit en un effondrement léger.

A cette minute tragique, des témoins de ce navrant spectacle
ne pouvaient détacher leurs regards
de cette chapelle à l’ombre de laquelle tant de bien s’était fait.

Les pompiers, accourus en hâte sur le lieu du sinistre,
s’empressèrent d’enrayer l’incendie
qui gagnait à grande allure tout le bâtiment .
Avec un dévouement digne de tout éloge et un admirable sang-froid,
ils purent sauver une grande partie du mobilier d’église.
Merci à ces vaillants dont la bravoure n’étonne plus personne.

La Révérende Mère Supérieure, debout en face du porche de l’entrée principale,
sut demeurer dans cette fière et noble attitude jusqu’à ce que fut conjuré le danger.
Son Eminence Mgr le Cardinal Luçon,
Mgr Neveux et M. le Vicaire Général Camu s’approchèrent
et se tinrent quelques instants près d’elle.
La main du vénéré prélat se tendit à plusieurs reprises
vers celles des sauveteurs en un hommage ému!

En ces lieux dévastés, les pierres évocatrices
de tout un passé d’honneur et de vertu
attendent l’heure de la restauration,
l’aube d’une résurrection glorieuse. >>
30 juillet 1917.

L’hiver 1917-1918 fut très dur, avec le coucher dans les caves du Mont-Dieu, l
es attaques par gaz asphyxiants, les bombardements continuels.
Malgré leur héroïsme, les Rémois qui étaient restés dans la ville
prévoyaient l’évacuation générale.
Elle fut décidée pour le 25 mars 1918.
A 6 heures du matin, on apprit que l’autorité militaire
ne tolérerait plus un seul civil pour midi.
Pour les quelques reli­gieuses, qui, depuis quatre ans
défendaient pied à pied leurs murs, au péril de leur vie,
quel crève-cœur de s’éloigner et d’abandonner
à une ruine certaine le berceau de la Communauté,
le tombeau de leur vénéré Fondateur, M. Roland !

Et l’ennemi avançait toujours… Epernay, Châlons n’offraient plus de sécurité ;
il fallait émigrer plus loin…
On devine l’anxiété des Supérieures, et leurs démarches pénibles pour trouver un refuge
au Noviciat, à la Communauté, avec ses nombreuses Sœurs infirmes ou octogénaires.
La Providence vint au secours de la Révérende Mère.
M. le Marquis de Gontaud-Biron lui offrit une généreuse et cordiale hospitalité
dans son château de Courtalain, et la bonne Mère put réunir autour d’elle,
jusqu’à la fin de l’exil, toutes ses filles disper­sées.
Sa Grandeur Mgr Neveux, qui lui-même avait dû quitter Reims,
daigna leur apporter, dans cette paisible retraite, avec la joie de sa paternelle visite,
les encouragements et le réconfort qui leur étaient si nécessaires.

En exode, comme dans la zone des armées, les religieuses du Saint Enfant Jésus
mirent leur dévouement au service de l’Eglise et de la Patrie,
par l’enseignement religieux, le soin des malades, la tenue d’orphelinats,
l’œuvre d’assistance aux combattants, aux pri­sonniers, aux émigrés, etc…

Les nouvelles de la chère ville martyre étaient données bien succinctes par les journaux.
Le 29 avril, on lut cette phrase fou­droyante :
« L’immeuble de l’Enfant Jésus n’existe plus ! ».
Pour la bonne Mère Sainte Angèle, pour toutes les religieuses,
c’était le « Consummatum est », mais suivi du « Fiat » !
 

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Nouvelle reconstruction


Nouvelle reconstruction

Enfin, en octobre, Reims est délivré !
Le 11 novembre, l’armis­tice est signé !
A la joie patriotique s’ajoute l’espoir de retrouver bientôt la petite patrie champenoise.
Toutes les pensées de la Révé­rende Mère se concentrent dès lors sur cet objectif:
revenir à Reims, reprendre la mission d’apostolat dans le diocèse.
Pour cela, dès le 2 janvier 1919, Mère Sainte Angèle entreprit le pénible voyage de Reims.
Que de larmes elle versa sur les amoncellements de pierres, de poutres calcinées,
de ruines accumulées dans le vaste espace qui était jadis le couvent !

Elle poursuivit son voyage dans les Ardennes dévastées
et porta le réconfort de sa parole et de son affection
à ses sœurs restées pen­dant quatre ans
sous un régime de privations et de vexations.

Son énergie croissant avec les difficultés,
secondée par l’inlassable dévouement de Sœur Assistante,
elle décida de faire déblayer immédia­tement les ruines ;
quelques religieuses furent rappelées de Courtalain.

Le Noviciat revint bientôt au berceau,
dans l’immeuble de la rue Gambetta sommairement réparé.
Quelques mois plus tard, la Communauté quittait complètement Courtalain
et se réfugiait à Maubert-Fontaine (Ardennes),
pour y attendre la reconstruction de la Maison Mère de Reims.

Quand on considère l’immeuble actuellement relevé,
on ne peut sans en avoir été témoin,
se rendre compte de ce qu’était la vie de 1919 et 1920, au milieu des décombres,
dans une ville détruite et à peine ravitaillée.
Peut-on imaginer ce que la reconstruction a coûté de soucis, de déboires,
de labeur à celles qui en avaient entrepris la lourde tâche ?

La pauvre chapelle sans toit, sans voûte,
exposée depuis quatre ans aux intempéries, menaçait ruine,
et l’on ne pouvait obtenir d’in­demnité pour sa reconstruction immédiate.
Le maître-autel, avec ses fines sculptures de style flamboyant,
l’autel de la Sainte Vierge, qui avaient échappé à l’incendie de 1917, se dégradaient.
Amis de la Maison et religieuses en gémissaient !
On décida d’ouvrir une sous­cription.
Les anciennes élèves, dans un bel élan, furent les premières à y inscrire leur nom.
Le dévouement des Sœurs, pendant la guerre,
leur avait assuré de nombreuses sympathies ;
aussi les petites feuilles du « Toit de l’Enfant Jésus»
avec leurs ardoises, clous et chevrons furent accueillies
un peu partout, en France et en Amé­rique.
Et la chapelle eut son toit et sa voûte.
Les travaux furent terminés en 1922.

La chapelle a retrouvé à peu près son ancienne physionomie,
mais c’est une mutilée de guerre.
Plus de vitraux, plus de clocher, plus de joyeux carillons !
et ses murs gardent jours et cicatrices.
Dans l’atmosphère du saint lieu plane toujours le souvenir de tant de héros
qui ont prié sous ses voûtes avant d’aller à la mort.
L’épée du Lieutenant Meffe, tombé devant Verdun en 1916,
rappelle un vrai soldat et un ferme chrétien.

Partageant le bonheur de la Congrégation, sa Grandeur Mgr Neveux, l
e supérieur si dévoué des heures tragiques,
célébra le 4 juil­let 1922 la première messe solennelle
pour les Bienfaiteurs et pour l’Association des Anciennes Elèves,
heureuses de se retrouver enfin dans ce sanctuaire béni.
Mais la joie de cette première fête ne pou­vait être complète,
puisque Mère Sainte Angèle, l’ouvrière infati­gable de la première heure n’était plus là.
Dieu l’avait rappelée à Lui avant qu’elle pût jouir du fruit de ses labeurs.

« Le ciel s’éclaircissait, la Maison de Reims se relevait,
le Novi­ciat se peuplait de généreuses recrues.
La Supérieure avait le droit d’espérer, et voici que subitement, le 23 janvier 1922,
Dieu la rap­pelait à Lui, comme si son lot eût été de souffrir. »
(Mgr Neveux).

Après avoir partagé ses lourds soucis pendant la guerre,
Mère Sainte Victorine, héritière de sa charge, 

continua l’œuvre laborieuse de la reconstruction,
avec le concours précieux de Sœur Sainte Isabelle, assistante.



Le vaste immeuble en quadrilatère fut rebâti sur les anciens plans,
mais avec les modifications nécessaires
pour l’instal­lation d’une polyclinique, d’une Maison de Famille, etc…

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1924 : Retour à Reims

 1924 : Retour à Reims

En novembre 1924, toute la Communauté put rentrer à Reims.
Quelle émotion pour les religieuses, dont une dizaine d’octogénaires,
que ce retour à la Maison Mère, après 10 années d’exode !
Une surprise les attendait.
Non seulement elles retrouvaient leur Maison avec ses grands cloîtres,
leur chapelle et son sanctuaire que dominait toujours le Saint Enfant Jésus,
mais le chœur lui-même était complètement restauré,
tel qu’avant guerre, avec ses stalles et ses boiseries. 

 

La vie conventuelle a repris son cours dans la prière et dans l’action ;
les œuvres d’apostolat renaissent dans les différentes pa­roisses du diocèse.
La guerre a pu détruire le cadre des anciens souvenirs,
mais dans les nouveaux bâtiments, les Sœurs du Saint Enfant Jésus revivent.
Fidèle à l’esprit de son Fondateur,
servante docile de l’Eglise, dévouée à ses oeuvres,
la Communauté a traversé le long espace de deux siècles et demi ;
la protection divine l’a défendue contre le mauvais vouloir des hommes,
les perfidies de l’erreur,
les violences des révolutions et des guerres,
contre l’action du temps qui ruine tant de choses.
Aussi, confiante en la Providence,
elle veut continuer à travailler
pour le bien des âmes et la gloire de Dieu.

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B. D. de N. Roland

 

Nicolas Roland, un coeur ardent
au service de l’annonce de Jésus-Christ
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Vie de Nicolas Roland

Nicolas Roland, au coeur de feu

Nicolas ROLAND est né le 8 décembre 1642.

Il appartient à cette époque étonnante où les grands esprits se côtoient,
où abondent les saints, les mystiques et les savants.

Bérulle, Olier, Vincent de Paul,

Jean Baptiste de la Salle, Pascal, Molière, Louis XIV,
sont quelques exemples de fortes personnalités qui ont marqué le 17ème siècle.

C’est dans un contexte de renouveau spirituel et pédagogique
qu’il faut situer la vie de Nicolas ROLAND.
Sa famille jouera un grand rôle dans sa formation humaine et religieuse.

Nicolas est le fils de Jean-Baptiste ROLAND,
commissaire aux guerres, naguère commerçant en draps,
et de Nicole BEUVELET.

Il naît à l’époque de la Fronde, période de troubles et de misère.

Sa nourrice très pieuse le conduit chaque jour à la Basilique Saint-Remi,
gravant en son cœur la tradition rémoise chré­tienne.

 

Vers l’âge de huit ans, il entre au collège des Jésuites.
Ses années d’études studieuses, le conduisent à se préparer à ce que Dieu attend de lui.
Il est très vite attiré par le sacerdoce.

En 1653, alors qu’il assistait à une ordination dans l’abbaye de Saint Pierre les Dames,
il se sent soudainement poussé intérieurement à demander la tonsure.
Ainsi éclate la sponta­néité de son âme.

Dès l’adolescence, Nicolas ROLAND possède de brillantes qualités :
c’est une nature fière et généreuse.

Humaniste complet à 16 ans, le voici au seuil de la vie.
Ses études terminées, il voyage à travers la France,
parcourt les provinces, mène une vie mondaine.

Mais à la suite d’une mésaventure, il décide de renoncer à tout voyage,
se dirige vers Paris pour y suivre une retraite.

UNE SEULE CHOSE TE MANQUE :
VA, VENDS TOUT CE QUE TU AS, DONNE LE AUX PAUVRES
ET TU AURAS UN TRESOR AU CIEL. PUIS VIENS ET SUIS MOI.

Il entreprend alors des études de philosophie et de théologie.
Il fréquente alors une communauté de jeunes,
passionnés par Jésus-Christ autour du Père Bagot.

Dans un souci de pauvreté, il loge chez un menuisier,
porte de vieux habits et pratique, dès ce temps là,
le dénuement qu’il chérira toute sa vie.

A l’Assomption de 1665, Nicolas ROLAND jeune diacre de 22 ans,
est nommé chanoine théologal, en raison de ses talents d’orateur.

Cette fonction lui demande de prêcher les di­manches et jours de fête
et d’assurer une conférence trois fois par semaine.

Il repart alors pour Paris afin de se replonger dans le climat de sa formation,
en particulier dans les communautés de Saint Nicolas du Chardonnet et de Saint Sulpice.

De là, il se rend à Rouen auprès du Père Barré et de Monsieur de la Haye,
curé de Saint Amand, qui marqueront d’une façon décisive sa vocation apostolique.

Il y reste six mois pratiquant une pénitence extrême,
principa­lement en vivant dans la pauvreté, son hôte le logeant dans un réduit d’escalier.

De retour de Paris, il s’installe dans une maison, rue du Barbâtre.
Il partage son toit avec un groupe de jeunes clercs
afin de les former au sacerdoce, parant ainsi à l’insuffisance des séminaires.
Il remplit ses fonctions de théologal : prédication et enseignement,
mais il veut élargir son champ d’action :
Il veut aller vers les gens pour toucher les cœurs plutôt que de contenter les esprits.
Il se fait prédicateur du peuple et ré­pond aux demandes de ses confrères
en parcourant une bonne partie du diocèse : Sommepy, Fismes…
Il se découvre ainsi une éloquence apostolique :
parler simple pour parler à tous.

Encouragé par son ami, Monsieur de Renty,
il part en pèlerinage au Carmel de Beaune
pour se vouer d’une façon toute particulière
au mystère de l’Incarnation du Fils de Dieu et spécialement en son Enfance.

DIEU A TELLEMENT AIME LE MONDE
QU’IL LUI A DONNE SON FILS UNIQUE.

ET LE VERBE S’EST FAIT CHAIR
ET IL A HABITE PARMI NOUS.

Mais dans une France ruinée par la Fronde et par les guerres royales,
Nicolas ROLAND est bouleversé par la misère des plus pauvres.
Le sort des enfants le préoccupe.

Il prend alors en charge un groupe d’orphelins aidé de deux religieuses
que le Père Barré de Rouen lui a envoyées.

C’est une nouvelle étape pour Nicolas ROLAND :
en continuant la formation des prêtres,
il va consacrer le reste de sa vie à soulager les enfants pauvres,
à les éduquer et à leur an­noncer Jésus-Christ.

Ouvrir des écoles ne lui suffit pas ;
il sent l’urgence de fonder une com­munauté d’apôtres consacrées (les soeurs…),
qu’il enverra deux par deux à travers les villes et les cam­pagnes
à la rencontre des jeunes et des familles :
ce sera l’ébauche du travail pastoral et paroissial
qui se poursuivra après sa mort.

Sa maison des orphelins devient la maison du Saint Enfant-Jésus en décembre 1670.

Malgré les problèmes matériels et administratifs,
Nicolas ROLAND ouvre plusieurs écoles gratuites dans différents quartiers.

 

N’ACCORDEZ DE PRIVILEGE A PER­SONNE,
CAR LES AMES DES PAUVRES
ET CELLES DES RICHES ONT COUTE ÉGALE­MENT A JESUS-CHRIST.

SI VOUS ETES OBLIGES DE PREFERER QUELQU’UN DANS VOS ECOLES,
QUE CE SOIENT LES PAUVRES
PARCE QU’ILS ONT ORDINAIREMENT PLUS BESOIN D’INSTRUCTION.

Mais il faut une existence légale à l’œuvre naissante.

L’autorisation du Conseil de la Ville et l’appui auprès du Roi de l’Archevêque de Reims,
Monseigneur LE TELLIER, sont nécessaires pour obtenir les lettres patentes.

Nicolas ROLAND passe alors tout l’hiver 1678 à Paris,
se rendant chaque jour au palais de l’archevêque : sans succès…

Il rentre à Reims en avril de la même année pour assister à l’ordination de son jeune ami
et disciple Jean Baptiste de la Salle à qui il a communiqué sa flamme.

Mais le 19 avril, Nicolas ROLAND tombe gravement malade.
Il confie alors à Jean Baptiste de la Salle, son disciple et ami,
la mission de mener à bien la reconnaissance de la communauté de l’Enfant Jésus
mais également de soutenir moralement les sœurs
qui s’engagent de plus en plus nombreuses.

Nicolas ROLAND meurt quelques jours plus tard le 27 avril 1678.

Selon son désir, Nicolas Roland est inhumé
dans la chapelle des Orphelins, au pied de l’autel.

IL N’Y A PAS DE PLUS GRAND AMOUR
QUE DE DONNER SA VIE POUR CEUX QU’ON AIME.

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Pour aller plus loin

  Livres disponibles sur le Bienheureux Nicolas Roland :

Père Pitaud : Nicolas Roland et les Sœurs de l’Enfant Jésus

Mgr Leflon : Un précurseur méconnu : Nicolas Roland

Gaëtan Bernoville : Un précurseur de Saint Jean Baptiste de la Salle : Nicolas Roland

Emile Rideau : Nicolas Roland 1642-1678

Colloque de 1993 sur Nicolas Roland

Vie apostolique à la lumière du Verbe Incarné

Positio super virtutibus NICOLAI ROLAND

Maredsous : Guide spirituel et fondateur

Frère Léon Marie AROZ : Nicolas Roland, Jean Baptiste de la Salle
et les Sœurs de l’Enfant Jésus de Reims

Père Hannesse : Vie de Nicolas Roland, fondateur,
suivie de l’histoire de cette Congrégation de 1678 à 1888.

Album de Bande dessinée : Un cœur ardent au service de la Foi

Vidéo-cassette : Nicolas Roland

Vidéo-cassette : Béatification à Rome de Nicolas Roland

Si vous désirez ces différents documents, vous pouvez vous adresser
aux Soeurs du Saint Enfant Jésus de Reims
48, rue du Barbâtre
51100 REIMS

 

 

 

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