Les jeux olympiques du coeur

 

Le temps était venu.
Jésus décida qu’il était prêt à choisir ses douze apôtres.
Mais passer une annonce dans les journaux ne lui semblait pas suffisant.
Il décida donc d’organiser des Jeux olympiques
où il pourrait choisir les douze.
Les concurrents arrivèrent de partout.
La compétition fut acharnée.
Jésus devait juger tous les résultats.

En premier lieu venaient les prières.
Les candidats s’y étaient exercés, et cela se voyait
par la vitesse à laquelle ils pouvaient les réciter.
Quelques-uns articulaient chaque mot avec la plus grande précision.
D’autres se servaient de grands mots expressifs.
D’autres encore exprimaient de nobles idées.
Mais quand vint le temps de désigner le vainqueur,
Jésus n’en choisit aucun.
Il n’y avait apparemment aucun cœur dans leurs prières.
Elles n’étaient que des mots.

Puis vint le culte.
Là aussi, les concurrents s’étaient préparés sérieusement.
Certains portaient des vêtements magnifiques,
d’autres utilisaient l’encens à profusion.
D’autres encore mettaient l’accent sur la musique ou sur la beauté des gestes.
Mais de nouveau, quand vint le temps du choix, il n’y eut aucun vainqueur.
Il ne semblait pas non plus qu’il y eût du cœur dans le culte.
Il n’y avait qu’une belle façade.

En troisième lieu arriva l’enseignement.
Ce groupe-là était vraiment prêt.
Certains avaient élaboré des affiches raffinées.
D’autres se servaient de cassettes vidéo pour faire leur démonstration.
Et de nouveau, pas de vainqueur.
Il n’y avait pas de cœur dans leur enseignement.
Les méthodes semblaient plus importantes.

Et on arriva à la fin des Jeux.
Pas de vainqueurs, pas d’apôtres.
Épuisé par cette longue et irritante épreuve,
Jésus descendit près du lac
pour y trouver un peu de fraîcheur et se détendre.


Et c’est là que le miracle se produisit.
Il vit des hommes en train de pêcher.
Enfin, il trouvait des gens qui mettaient du cœur à leur ouvrage !
Et il les choisit.

Share Button
Publié dans Clin d'oeil | Laisser un commentaire

Soeur Anne-Marie Balard

 

Sœur Anne-Marie BALARD

Sœur Espérance 1915-2008

Anne-Marie est née le 26 avril 1915 à Eteignières dans les Ardennes.
Entrée au noviciat le 15 février 1938,
elle a pris l’habit le 15 septembre 1938 et a fait profession religieuse
dans la Congrégation le 25 octobre 1939 à Mainsat (Creuse).
D’abord, elle est affectée à la cuisine,
puis à la lingerie de la Maison-Mère, pendant 3 ans.
Puis elle est envoyée 6 ans à la garderie de Monthois.


En 1953, souffrante, elle doit revenir 3 ans à Reims.
Elle reprend une petite activité 1 an à Signy-le-Petit,
puis rejoint la communauté de Mézières, à la rue Colette, pendant 10 ans.
En 1967, elle est envoyée comme infirmière à Vireux-Molhain.

       
Après la fermeture de Vireux en 1973,
elle va à La Houillère pendant 4 ans, puis demeure 20 ans à Ay.

     
Partout Sœur Anne-Marie a eu le souci des enfants :
elle avait à cœur de leur faire connaître et aimer Jésus
et de leur faire vivre un projet, dans un club ACE…
Sœur Anne-Marie a marqué par sa capacité d’écoute,
son attention aux personnes, spécialement aux petites gens.
Animant une équipe de préparation au baptême,
elle sut se mettre à la portée de tous, révélant à chacun, avec patience,
ce qu’il pouvait entendre et comprendre.

 
Elle a suscité tout ce qui touche à l’éveil de la foi des petits.
Chaque année, elle s’ingéniait à préparer la belle fête des jeunes baptisés
le dimanche après Pâques. Par son contact avec les familles,
elle vivait au carrefour de tout un ensemble de familles, souvent loin de l’Eglise,
et arrivait à faire naître la confiance partout.

   

    

Sa foi simple qui sortait véritablement du fond d’elle-même
lui donnait de traverser toutes les difficultés, sans découragement.
Elle avait aussi une grande attention et délicatesse
envers les prêtres avec qui elle travaillait.
Par toutes ses relations, sa proximité des familles étrangères,
elle a rendu la maison des Sœurs très accueillante.
 


  

      

En 1997, Sœur Anne-Marie revint à la Maison-Mère ;
elle y appréciait le jardin, elle qui aimait tant la nature
et les grandes ballades dans les vignes d’Ay ;
elle était heureuse d’avoir des fleurs dans sa chambre de malade
où elle vécut les 3 dernières années dans une grande impuissance.

Dans ce chemin de dépendance, d’attentes qui paraissent si longues
lorsqu’on ne peut plus se suffire,
il lui fallut apprendre petit à petit la patience
mais aussi la confiance en l’autre, le difficile abandon
entre les mains de ceux qui vous apportent tant de services…
Confiance en « l’Autre », à la suite de la petite Thérèse :
« La Confiance, notre seule boussole ».

L’Eucharistie quotidienne, les échanges spirituels et les repas
dans sa fraternité des malades étaient pour elle,
des moments de lumière et de réconfort.

La prière du soir avec Nicolas Roland, Marie, nos amis du Ciel,
l’aidait à s’en remettre au jour le jour à la Volonté du Seigneur,
avec pourtant toujours la même question :
« Que va-t-Il me demander maintenant… après mes jambes… mes yeux… ?
Et la supplication jaillissait :
« Marie, priez pour nous, maintenant et à l’heure de notre mort ».
Tout ce temps de malade dans l’impuissance et la lutte contre la souffrance
a été pour ceux qui l’entouraient de soins et d’amitié,
chemin de patience et de service désintéressés…
Mais ce qui est certain, c’est que tout ce qu’elle a vécu
a fait grandir en son cœur une réelle reconnaissance
qu’elle n’arrivait guère à exprimer.

     

Chère Sœur Anne-Marie,

Merci pour votre témoignage et votre combat contre la maladie.

Share Button
Publié dans Témoins d'espérance | Marqué avec , | Laisser un commentaire

Merci Aline

 

Merci Aline

Connaissez-vous notre « hirondelle » ?
Venue toute une saison,
Dans notre grande maison,

  

ici Congrégation du Saint Enfant Jésus
Communauté de Notre Dame du Sacerdoce.

Toute vêtue de blanc, elle arpente le couloir.

  
(Mais le soir, vous la voyez tout en noir.
C’est la tenue des relations du soir).

        

Légère et rapide, régulière présence,
Elle donne tout son temps.

      

Sa gentillesse a gagné tous les cœurs.
Serviable et toujours souriante,
Elle passe active et rapide nous apportant du bien, du bon, du réconfort.

Sa patience et son calme nous ont souvent réjouies et souvent apaisées.

 

Active dans le travail, qu’elle fut précieuse
à nous les Sœurs fatiguées et si limitées par l’âge et la maladie…
mais aussi à « toutes » dans le service.

Nos vœux t’accompagnent et nous te disons :
« Vivre d’espérance est un Bon Chemin ».

     

Amour et Amitié seront Lumière sur ta route.
Et aussi Lumière pour tous ceux que tu rencontreras…

Share Button
Publié dans Témoins d'espérance | Laisser un commentaire

Le Repos

 

Le repos

J’aime le repos, dit Dieu.


Vous vous faites mourir à travailler.
 
Vous faites du surtemps pour prendre des vacances,
vous vous agitez, vous ruinez vos santés.


Vous vous surmenez à travailler quarante heures par semaine
quand vos pères tenaient mieux le coup à soixante heures.
Vous vous dépensez tant pour un surplus d’argent et de confort.
Vous vous tuez pour des babioles.
Dites-moi donc ce qui vous prend !
Moi, j’aime le repos, dit Dieu.
Je n’aime pas le paresseux.
Je le trouve simplement égoïste
car il vit au dépend des autres.
Moi, j’aime le repos
Quand il vient après un grand effort
Et une tension forte de tout l’être.
J’aime les soirs tranquilles après les journées dures.


J’aime les dimanches épanouis après les six jours fébriles.
J’aime les vacances après les saisons d’ouvrage.
J’aime la retraite quand la carrière est terminée.
J’aime le sommeil de l’enfant épuisé par ses courses folles.


J’aime le repos, dit Dieu.
C’est ça qui refait les hommes.
Le travail, c’est leur devoir, leur défi.
Leur effort pour donner du pain et vaincre les obstacles.
Je bénis le travail.


Mais à vous voir si nerveux, si tendus,
je ne comprends pas toujours
quelle mouche vous a piqués.
Vous oubliez de rire, d’aimer, de chanter.
Vous ne vous entendez plus à force de crier.
Arrêtez donc un peu.
Prenez le temps de perdre votre temps.


Prenez le temps de prier.
Changer de rythme, changez de cœur.
J’aime le repos, dit Dieu.
Et au seuil du bel été, je vous le dis à l’oreille
quand vous vous détendez dans la paix du monde,


Je suis là près de vous
Et je me repose avec vous.

André Beauchamp

 

Share Button
Publié dans Clin d'oeil | Laisser un commentaire

Centenaire de Soeur Jean Marie

Ce siècle, le 20 ème, avait 4 ans, quand le 6 Février 1904,
naquit au foyer de Mr et Mme Rousselet, à Epernay,
10 rue Léger-Bertin, une petite Marie-Louise.

Elle fut l’aînée d’une sœur de 2 ans plus jeune, et d’un garçon, né 5 ans après elle.

Elle fut baptisée le 13 Mars 1904 en l’église Notre Dame aujourd’hui détruite.

Ø Sœur Jean-Marie, quels sont vos plus vieux souvenirs ?

« Une petite désobéissance dont 6O ans après, je gardais encore une trace blanche au visage…
Ma mère m’avait interdit de jouer sur un escalier extérieur reliant les étages de notre maison.
Mais comment se fit-il qu’un jour, je me retrouvai chantant sur cet escalier…
« Marie-Louise, criait ma Mère… »
« Vite, redescendons !…»
Malheureusement, ce fut la chute, sur un grattoir de fer qui se trouvait là ».
Un épisode qui m’a rendue bien confuse…  J’avais 5 ans.
Je fréquentais l’école St Charles tenue par deux religieuses sécularisées :
Melle Eugénie et Melle Alberte, (Sr St Paulin).

Façade de l’Asile, plus tard Ecole Saint Charles (année 1900)

Maman qui voulait faire de moi une petite fille polie, m’avait expliquée
qu’il fallait toujours dire à l’épicier :
« Merci Monsieur Honoré, bonjour Monsieur Honoré ».

Or, Melle Eugénie me charge d’une commission :
« Marie-Louise, allez demander à MelleAlberte, le tableau d’Adam et d’Eve. »
Très flattée, j’y cours et je demande bien poliment :
« Melle Alberte, voulez-vous me donner le tableau de Monsieur Adam et de Madame Eve… »
Rires. Confusion… Je rentre en classe me cachant derrière le tableau.

 Ø Qu’avez-vous fait ensuite ?

Après St Charles, j’ai fréquenté pendant 10 ans, l’école Ste Marie dirigée par Sœur Ste Elise
et j’ai vécu une sorte de conversion.

 
Ecole Sainte Marie : Vue de la première cour (année 1897)

 Ø De Conversion ?
 Oui, jusqu’à 8-9 ans, j’étais une enfant désagréable, difficile à vivre.
Ma grand’mère, désolée, en parlait un jour avec Melle Clémence « le gendarme » de l’école.
Un matin, celle-ci, debout sur le perron, m’appelle devant toutes les élèves
en rang pour la rentrée et déclare :
« Mes enfants, voici une petite fille très désagréable… »
Honte, colère intérieure… Mais finalement, je réfléchis…

Je fais ma 1ère communion.  Mon caractère s’améliore. 

Ø En 1914, vous aviez 10 ans. Comment avez-vous vécu la Guerre  ?
Mon père mobilisé, nous sommes demeurés à Epernay,
d’où les Allemands furent rapidement rejetés
au nord de Reims par la 1ère bataille de la Marne.

Le 11 Novembre 1918, rentrés à Epernay après un court séjour dans l’Aube,
nous avons entendu les cent coups de canon de la victoire…
Grande joie, mais crise de larmes de ma petite sœur, terrorisée par le fracas…
 

Ø Et après la guerre ?
Je poursuis mes études, je passe mon brevet,
mais par suite d’un changement de programmes,
de la mort de mon père, je ne puis préparer mon brevet supérieur.
Alors, je travaille dans un bureau.
Je signale que ma collègue de bureau, âgée de 103 ans, vit toujours à Epernay.
  

Ø Sœur Jean-Marie, comment avez-vous découvert votre vocation ? 
« Peu à peu, grâce à un prêtre qui m’a appris à prier vraiment, à méditer, j’ai découvert Jésus.
Je pensais parfois à la vie religieuse, mais j’étais tourmentée parce que j’hésitais.
Je me disais : « J’attendrai d’être sûre qu’Il me veut »
Lors d’une retraite à Châlons, un Père Jésuite m’avait déclaré :
« Pas un signe de vocation ».
Mais je fais un pèlerinage à Lourdes
et Marie m’accorde alors une grâce de sérénité,
grâce qui ne m’a jamais quittée.

Un pèlerinage à Lisieux me fait dire avec certitude : « J’en suis sûre, je l’ai »…
Une rencontre avec Melle Dardar (Sr St Paul) me décide. 

 

En Février 1928, j’entre chez les Soeurs du Saint Enfant Jésus.

 

 Mère Ste Victorine est alors Supérieure Générale,
Sr Ste Isabelle, maîtresse des novices et assistante Générale.

Sr Ste Isabelle

Noviciat paisible et sans histoire.  La grâce de Lourdes m’accompagne.


Premiers vœux le 25 février 1930.  

Ø Où êtes-vous envoyée en sortant du Noviciat ?

D’abord à Jeanne d’Arc de Reims comme surveillante jusqu’à la rentrée,

puis à Vouziers, près de Sr Ste Elise de 1930 à 1932,

Sr Ste Elise

puis je reviens à Jeanne d’Arc de 1932 à 1934, pour y préparer mon brevet supérieur.
Ensuite, je suis envoyée à Jeanne d’Arc de Charleville,

où Melle Arend est directrice. Je sympathise avec elle
et bénéficie de ses qualités de pédagogue.
Je lui dois beaucoup dans ce domaine, tout en en ayant un peu la « frousse ».

Melle Arend

Quand le vendredi elle avait des « parloirs », ce qui l’éloignait de ma classe, j’étais assez soulagée.
En 1936, elle part pour Fumay et je deviens directrice.  

Ø Survient la guerre de 1940. Quels souvenirs en avez-vous ?

L’évacuation. Le 12 Mai, jour de la Pentecôte, à 3 heures du matin, nous partons à pied
( 2 Soeurs de la Houillère, 2 de Fumay, 2 de Charleville)
poussant de petites voiturettes chargées de nos quelques bagages.
Nous arrivons à la Vence… Nous sommes en bas d’une côte… Que faire ?
Là, se trouve un groupe de soldats. Nous reconnaissons l’officier qui les commande…
C’est un professeur de St  Remi, les élèves le nomment : « Bébé Cadum ».
Il dispose d’un camion, mais il hésite à nous le prêter…
puis se décide et finalement ce camion nous débarquera à Saulces-Monclin…
L’Eglise est pleine de matelas, cependant, nous y avons la messe.
Le soir, les soldats nous cèdent leurs lits.
La Providence nous aide à gagner Rethel, le pensionnat qui regorge de soldats.
Sœur A.M.Lavaux et Thérèse Gaillot nous accueillent et nous engagent à prendre le train.
Sur le chemin de la gare, un car de postières qui évacuent, consent à nous embarquer,
et nous arrivons à Reims. 2 jours après, nous partons pour le château de Mainsat.
J’y reçois le 15 Mai la nouvelle de la mort de mon frère, tué par balles.

Puis, il nous faut repartir, cette fois pour Ste Néommaye.
(Sr Yvonne Davenne doit s’en souvenir), dans les Deux-Sèvres.
D’abord hébergées dans un petit château, nous atterrissons finalement dans une maison
que j’appelle « le chalet branlant » vu son état de décrépitude.

Le 15 Novembre, nous pouvons rentrer à Charleville.
L’Ecole reprend progressivement.

 

Ø En 43, vous devenez Maîtresse des Novices ?

Oui, j’en ai été très surprise, mais cela ne m’a pas déplu.
Je crois que j’avais des dispositions
et je pouvais toujours compter sur Mère Ste Isabelle.
J’aimais mes novices.
En 2 ans, on a le temps de bien les connaître, vivant jour et nuit avec elles…
La grâce travaille toujours et le Seigneur rattrape ce qui semble raté.

   

« Viens, ma Sœur, mon Epouse. »
Seigneur Jésus,
faites d’elles toutes de vraies épouses,
recueillies par amour,
renoncées par amour,

  

Marie, faites–en de vraies Sœurs du Saint Enfant Jésus,
dociles, dévouées, surnaturellement simples toujours.

 Prière de Sœur Jean Marie pour ses novices en 1944

Ø En 1949, vous voici élue Supérieure Générale  et vous le serez durant 18 ans.

Désormais, votre histoire est liée intimement à celle de la Congrégation et nous savons toutes,
quel guide fidèle et désintéressé, vous avez été pour chacune de nous.

Ø Parmi vos souvenirs, il y a l’acquisition de notre maison de Chenay.
Accepteriez-vous de nous en parler ?

 

Voici… Depuis quelque temps, je cherchais une maison à la campagne
qui permettrait aux Sœurs de la Maison Mère, d’aller s’y reposer par groupes.
On nous a proposé à Chenay, une maison qui, à cause de son parc en paliers,
on nommait dans le village « La Montagne ».
Elle m’a plu et je l’ai baptisée « la Séguine »,
car je m’imaginais y voir la chèvre de Mr Seguin, en escaladant les pentes.
Ce terrain représentait la partie centrale d’un domaine
ayant appartenu à la famille Charbonneaux.

La maison était relativement en bon état, mais insuffisamment grande
pour y loger pendant les retraites, la moitié de la Congrégation.

La 1ère année, Sr Michel avait inventé des cloisons en tissu, pour séparer les lits.
La 2ème année, on a commencé des transformations, on a aménagé le garage,
transformé la salle de jeux du bas, en réfectoire et cuisine…
Par la suite, furent construites la petite maison utilisée comme chapelle,
plus tard, la salle de conférences.
Une invasion de moustiques (300 tués sur les murs de la Chapelle) nous fut une mauvaise surprise,
jusqu’à la découverte d’un puits, qui lors des pluies, se remplissait d’eau et les attirait…
Autre surprise : des braconniers avaient établi leur domaine dans le haut du parc. On a clôturé.

Ø Lourde tâche que celle de Supérieure Générale ?

Grâce à Dieu, cette période a été moins troublée que celle qui avait précédé,
lors de la guerre et je crois, moins pénible que celles qui ont succédés
à cause du manque de recrutement.
J’ai toujours été bien soutenue par le Conseil et l’Econome Générale…

Ø De 67 à 94, vous voici de nouveau à Epernay ?

 

Oui, d’abord directrice de l’Ecole Ste Marie, chargée de cours,
supérieure pendant 8 ans de la Communauté.
Les remous de l’année 68 ébranlent la cohésion de l’équipe professorale,
les complications administratives m’occasionnent pas mal de soucis.

Petit à petit, je dois restreindre mon activité, je fais des surveillances,
effectue les comptes de l’association gérante,
puis, c’est l’âge de la retraite :
vie montante, un peu de catéchèse…
Et c’est en 1994, quelques semaines avant la béatification
où je ne suis pas allée, le retour à la Maison Mère.

Ø Sœur Jean-Marie, pouvez-vous me parler un peu de votre vie aujourd’hui ? 

Patience, attente sont la trame de mes journées.
Jamais je n’ai fait autant d’actes de patience en accomplissant dans l’obscurité,
avec la volonté de m’en tirer le plus possible seule, les petits actes de la vie quotidienne.
Mais reconnaissance envers le Seigneur qui me laisse la possibilité de penser,
qui me laisse mes doigts avec lesquels je peux tout trouver, un véritable bienfait.
Reconnaissance envers mes sœurs pour leur délicatesse, envers le personnel très attentif.
Vraiment il me reste suffisamment pour remercier le Seigneur.

Ø Sœur Jean-Marie, comment voulez-vous conclure cet entretien ?

Par l’action de grâces. Dieu m’a toujours facilité les choses.
Il m’a toujours rappelé qu’Il était là.
Il m’a toujours donné ce dont j’avais besoin…
Ce que je demande : que l’on m’aide à vivre ma fin de vie
dans un abandon d’amour, ma grâce de Lourdes…

L’essentiel, c’est de continuer de croire à l’Amour, quoiqu’il arrive.
Le problème du mal qui se vit dans le monde, me taraude parfois.
C’est alors qu’il faut continuer de croire à l’Amour.
 
 

J’aime me redire la Parole de Ste Thérèse d’Avila :
« Dieu sait tout, peut tout et Il m’aime ».

Ø Et quelle est Sœur Jean-Marie, la parole de Nicolas Roland
que vous aimeriez nous laisser et nous inviter à vivre ?

Peut-être celle-ci :

  

Propos recueillis par Sœur Paule

Noces d’or : 7 septembre 1980

  

Noces de diamant : 24 septembre 2000

Share Button
Publié dans Témoignages | Marqué avec , | Laisser un commentaire

Soeur Jean de la Croix

Sœur Jean de la Croix (Lucie Carré) : 1911-2008

Après 69 années de vie religieuse, à l’âge de 96 ans,
Sœur Jean de la Croix (Lucie Carré)
est entrée dans la paix et la lumière de Dieu.
Elle trouve l’Amour qu’elle a cherché et vécu toute sa vie.

Lucie est née à Epernay le 24 novembre 1911.
Avec Georges, René, Pierre et Marie Louise,
elle a vécu une enfance douloureuse
mais c’est l’amour et la foi qui les unissaient profondément.
Leur maman Thérèse Martin ne les emmenait-elle pas chaque matin à la messe ?
Tous gardent aussi une admiration saisissante pour leur grand-mère : « une sainte ! »
Après la mort de son papa, 2ème de la famille, elle a travaillé à l’usine d’Epernay
et là, s’est engagée comme fervente jociste.
Elle est restée heureuse de retrouver des amies fidèles de ce temps-là…

Elle qui avait un tel désir de devenir religieuse,
a su vivre l’attente qui, vers la fin, lui devenait pénible…
Enfin, le 16 septembre 1937, elle entre au noviciat et prend l’habit l’année suivante.


C’est en exode à Mainsat (Creuse), qu’elle fait profession religieuse le 25 octobre 1939, dans la Congrégation des Soeurs du Saint Enfant Jésus de Reims


De janvier 1940 à octobre 1944, elle vit à Maubert.
Puis, envoyée 1 an à Sedan, 4 ans à Nouzonville,
3 ans à Mézières, elle revient 7 ans à Nouzonville,
1 an à Sedan, 1 an à Charleville, rue du Petit Bois.
Dans ces différentes missions, elle aimait les jeunes,
se donnait de tout cœur aux « Ames Vaillantes »,
au patronage, à la chorale, avec toujours une préférence pour les plus démunies.

   

Depuis 1962, à la Maison Mère, elle a mis toutes ses qualités d’éducatrice
au service des jeunes employées.
Elle avait son franc-parler mais était très bonne avec toutes,
s’occupant particulièrement bien de celles dont la situation familiale était difficile.
Apportant écoute, attention, conseils,
elle était comme une grande sœur, comme une maman…
Tous ces jeunes l’aiment et lui gardent une fidèle amitié.

    
Gaie et espiègle de caractère, elle participait à leurs récréations,
à leurs jeux, à leurs loisirs…
Elle avait même sa chambre au milieu du dortoir avec elles !
Là, elle aimait écouter la radio : musique, chansons…
Que de souvenirs à évoquer !…
«Jeudi, les filles, marquez vos achats.
Nous irons faire : les Magasins Modernes, Monoprix, La Clé de Sol.
Je vous préviens : retour pour 16 heures ».

  

Des élèves du CFP logeaient chez nous.
Chargée de leur accueil, toujours prête à rendre service,
elle assurait leur bien-être et créait ainsi une bonne entente.
Beaucoup lui ont gardé une fidèle reconnaissance.

Elle s’occupait avec beaucoup de soin et d’amour
du jardin Notre Dame de Lourdes, avec la grotte ;
elle aimait les fleurs et les plantes et les entretenaient bien.

        

Fervente de Nicolas Roland, chargée de l’entretien de la Crypte,
elle y entraînait volontiers,
descendant tous les soirs à 17 h 30,
au « lieu du trésor » avec « mon gamin Sébastien » !

               

Très pratique et organisée, elle tenait en réserve
tout un magasin de « petits riens indispensables »… à la disposition de tous…
Elle aimait bricoler dans son atelier Saint Joseph
Là, chacun trouvait ce dont il avait besoin !

Combien de fois n’a-t-elle pas pris son vélo ou son solex
pour faire les courses pour toutes les Sœurs !
Son caractère était vif, parfois, mais elle faisait vite oublier la peine,
par un service ou un geste fraternel… « Tu sais. Je suis bien une « Carré » !

         

Elle portait dans son cœur la Mission de Léré au Tchad.
Elle y contribuait à sa manière, par l’envoi des colis.
Pour les missions, elle collectait aussi les timbres. Que de kilos envoyés !

Chaque dimanche, elle allait au cimetière, s’arrêtait à chaque tombe, relevait un pot ici,
mettait à la poubelle une fleur fanée ; elle priait Marie pour chacune.

     

Ses 6 dernières années à l’infirmerie, ne pouvant plus s’exprimer…
elle savait encore communiquer par son regard intense,
son sourire malicieux et ses réactions pleines d’à propos.
Elle restait proche de chacun des siens.
Les photos rendaient chacun bien présent !

Share Button
Publié dans Témoins d'espérance | Marqué avec , , | Un commentaire

Soeur Suzanne

 Sœur Suzanne Valentin

1919 – 2008

Suzanne est née à Esternay, dans la Marne, le 26 juin 1919.
Entrée au noviciat le 14 septembre 1951,
elle fait profession le 25 février 1954.
Envoyée 6 mois à Monthois, 2 ans à La Houillère,
elle fut ensuite 11 ans au service des évêques, avec Sœur Léontine.

Puis c’est à Nouzonville qu’elle se rend pendant 2 ans
et à Sedan où elle est chargée du dispensaire.
Quand elle avait des injections d’antibiotiques à effectuer, avec beaucoup de simplicité, elle savait faire signe à une autre sœur car elle présentait une allergie à ces produits.

 

4 ans après, de retour à la Maison Mère des Soeurs du Saint Enfant Jésus,
Sœur Suzanne est responsable de la lingerie
où elle nous a toujours reçues avec gentillesse.
Que de fois Madame Krein a eu recours à ses services
pour ôter une tâche ou repasser une pièce destinée à la vente missionnaire !

Minutieuse, active, consciencieuse, c’était son bonheur de repasser,
amidonner toutes sortes de broderies
qu’elle remettait à Sœur Jean Berchmans pour cette vente.

 

Elle parlait peu et travaillait assidûment, toujours disponible à écouter
quand on avait besoin d’un renseignement,
toujours prête à rendre le service qu’on lui demandait.
C’était une sœur « dont on ne disait rien ».

Musicienne, elle avait appris à jouer du violon et s’en souvenait toujours avec plaisir.
Le dimanche après-midi, elle aimait aussi jouer de la flûte avec Sœur Marie Thérèse.

    

Excellente chanteuse, elle aidait les autres à apprendre de nouveaux chants
et entraînait, de tout son cœur, à chanter l’office.

Son égalité d’humeur en faisait une compagne facile, agréable.
Combien de promenades n’a-t-elle pas faites dans le jardin avec Sœur Paule !
Que de gentillesse avec ceux qui avaient besoin !
Attentive, elle savait écouter et apaiser, si besoin, les petits conflits.

Assez originale, elle avait de fines réflexions et de l’humour et mimait avec talent
quand l’occasion se présentait. Elle nous faisait bien rire…

    

Quand nous avons été contraintes à l’hospitaliser à Roederer en 2004,
nous ne l’avons jamais entendu se plaindre.

Béni sois-tu Seigneur pour le témoignage reçu de Sœur Suzanne
durant ces longues années de vie inactive.
Pacifiée, elle était pacifiante pour qui la visitait.

Que d’éloges reçus du personnel soignant !
Sa gentillesse, son sourire, son abandon, c’était, pour elle,
vivre la simplicité des Sœurs du Saint Enfant Jésus.

Elle garda son humour jusqu’au bout.
Je me souviens du jour où, lui parlant du bonheur du ciel,
elle me dit : « Tu y as été, toi ? ».

Malgré la baisse de ses facultés mentales, elle restait bien présente,
participante, ne fut-ce que par bribes, dans les dernières semaines…

Devant elle, presque immobile sur son lit de malade,
tout en essayant de la distraire,
de l’éveiller au souvenir de ce qu’elle avait pu vivre, nous pensions :
« Un si long temps de vie qui n’est apparemment plus une vie, quel mystère !…
Et pourtant, c’est l’œuvre de Dieu qui s’accomplit…
pour nous, pour l’Eglise, pour le monde…

Béni sois-tu Seigneur !

 

Share Button
Publié dans Témoins d'espérance | Marqué avec , | Laisser un commentaire

Soeur Georgette

Sœur Georgette 1921 – 2007

Georgette, née le 29 mars 1921 à Reims, aînée d’une famille de 7 enfants,
a été une fervente jociste et elle évoquait facilement
les relations qu’elle a gardées,
la ferveur de la foi et de l’action qui s’y vivaient.
Entrée au noviciat le 26 février 1940 à Mainsat (Creuse),
elle a fait profession religieuse dans la Congrégation
des Soeurs du Saint Enfant Jésus, le 25 février 1942.

 

Elle nous a quittés à l’âge de 85 ans, après 65 ans de vie religieuse
dans la Congrégation.

Elle a commencé son service à l’infirmerie et chez les Dames pensionnaires,
et a été envoyée à Rocroi, puis à Nouzonville.
De là, elle partira à Saint Menges, à Ay, à Vireux Molhain, et à Mézières ;
pendant 14 ans, elle a fait partie de la communauté du Faubourg, à Balan.
Elle est retournée à Ay, puis à Sedan et à La Houillère,

     

Elle est revenue 4 ans comme supérieure à la Maison Mère,
puis est envoyée, à nouveau à Ay,
avant de se retrouver comme malade à l’infirmerie en juillet 1991.

Là où elle vivait, elle était très aimée :
son accueil patient et bienveillant, son sourire,
sa douceur étaient appréciés.
Elle chérissait les anciens du « Faubourg »…
Au centre de soins, les malades d’origine arabe
se sentaient bien accueillis
et ils savaient aussi manifester leur reconnaissance :
l’un d’eux lui avait rapporté un cadeau d’Algérie…
Elle entourait les malades avec beaucoup de délicatesse.

Passionnée des enfants, des « âmes vaillantes »,
elle les rencontrait au catéchisme, au patronage, en famille…


Quand elle s’est retrouvée paralysée,
il lui a été dur de tout quitter, de devenir dépendante
mais, reconnaissante d’être si bien soignée,
elle ne se plaignait pas de son état physique, de ses impuissances.
Entrée alors dans ‘la Fraternité des malades’,
elle a pu participer
spécialement aux rencontres de Noël et de Pâques
et aux journées avec le Père Gosselet.
Fidèle à l’écoute de RCF, elle accueillait les nouvelles
et ce qui nourrissait sa prière,
comme les conférences ou témoignages ;
elle partageait ce qu’elle avait reçu
et aidait à une conversation ouverte au diocèse, à l’Eglise, au monde.

Sa vie de prière, son esprit de foi ont marqué durant ses 15 ans à l’infirmerie.
Fidèle au temps de prière qui jalonnait sa journée,
elle avait situé son heure d’oraison quotidienne
aux premières heures du jour
alors que le silence règne encore à l’infirmerie.
En début d’après midi, on la voyait le chapelet à la main
même si le sommeil l’emportait souvent !
Chaque premier vendredi du mois,
elle rappelait que c’était son jour de « récollection ».

     

Sa façon d’apprécier les icônes était extraordinaire.
Souvent, elle exprimait ce qu’elle admirait
et découvrait, nous invitant, nous aussi, à la contemplation.

Elle aimait Nicolas Roland.
En décembre, elle partageait à la communauté cette parole :
« Travaillez à devenir petite à vos yeux et à ceux de tout le monde,
faisant le personnage d’écolière et d’humble servante »,

ajoutant la parole de Jésus :
«  Père, je te rends grâce d’avoir caché ces choses
aux sages et aux prudents et de les avoir révélés aux petits… ».

Elle désirait une vraie vie fraternelle vécue en communauté
et entretenait les relations avec tous.
Elle ne laissait pas dire du mal du « prochain »,
changeant habilement la conversation, sans rien faire remarquer.

Sa famille tenait une très grande place dans son cœur et les visites,

   

comme aussi la correspondance, étaient une joie.
Les photos nombreuses étaient des souvenirs vivants
qui rendaient présents tous ses petits neveux ;
elle n’oubliait aucun des siens dans sa prière,
mais son neveu prêtre, Manu, avait une grande place.

  

Le journal, le pèlerin, les petites vies de saints… tout l’intéressait.
Les derniers temps, les petits livres de contes poétiques faisaient son régal.
« Le petit jardinier » a été sa dernière lecture.

 

Chère Sœur Georgette, merci de tout ce que vous avez été
pour chacun d’entre
nous,
de ce que le Seigneur est pour vous,
maintenant que vous le contemplez…
Avec vous, nous Le remercions et nous le louons.
Nous sommes sûrs qu’en cette Eucharistie,
vous êtes là et qu’en Jésus, vous pouvez tout.

Confiez-Lui votre famille humaine et votre famille religieuse.

Voici ce qu’exprime sa nièce :

Tata Georgette,
En ce jour, je voudrais te remercier.
Toi qui nous aimais tant,
Tu nous as offert, tout au long de ces années,
Ta présence discrète et toujours attentionnée.
Aussi loin que ma mémoire m’emmène,
Je te revois, nous accueillir, où que tu sois,
Sans jamais ménager ta joie.
Tu avais, pour nous, toujours un petit présent à la main :
Une carte, un bonbon, une poupée de laine…
Je te revois aussi, débordante d’allégresse,
Lorsque c’est toi qui venais chez nous,
Partager quelques heures en notre compagnie.
Même lorsque nous étions loin,
Tu n’oubliais jamais d’envoyer à chacun,
La carte d’anniversaire, de fête ou de Noël.
Tu nous as fait don, au long des jours, depuis toujours
De tes pensées et de tes prières,
Autant que de ton sourire, et même de ton rire.

Aux portes de cette absence soudaine,
Le vide qui se creuse en nous, nous déchire.
Mais, malgré tout, j’aimerais te dire :
Au-delà de cette peine qui me pèse,
Aujourd’hui, tata, je suis heureuse !
Heureuse, non pas de te savoir « partie », non,
Mais heureuse, ô combien, de te savoir « arrivée » !

Véro.

 

 

Share Button
Publié dans Témoins d'espérance | Marqué avec , | Laisser un commentaire

Soeur Agathe C.

Sœur Agathe 1923 – 2006

 

6 octobre 2006, fête de Saint Bruno,
Sœur Agathe nous rassemble en cette Eucharistie.
Hospitalisée d’urgence dimanche après midi, opérée le même soir,
elle s’éteignait le lendemain
vers 16 heures alors qu’une de nos Sœurs infirmière, venait d’arriver près d’elle.
L’Eucharistie de ce jour nous donne d’être, avec elle, en communion avec le Christ.

Née le 25 septembre 1923, elle nous quitte à l’âge de 83 ans,
après 62 années de vie religieuse
dans notre Congrégation des Soeurs de l’Enfant Jésus.

        

Entrée au noviciat en septembre 1942, elle a fait profession religieuse en 1944.

   
Sa Mission apostolique fut très variée, étant donné sa grande capacité d’adaptation :
d’abord envoyée à Jeanne d’Arc de Reims, elle aide chez les petits pendant 1 an.
De 1945 à 1955, c’est à l’Institut Sainte Thérèse de Rethel qu’elle s’est donnée,
puis après 1 an à Vouziers, 1 an à Vertus, 2 ans à la Houillère,
elle revient à la Maison-Mère.

  

En septembre 1961, la voici de nouveau envoyée
6 ans à la Houillère et 1 an à Mézières (rue Colette).
De 1968 à 1981, elle rejoint une autre sœur pour un long service à l’Archevêché.
Beaucoup de Rémois ont alors connu la petite Sœur diligente
parcourant les rues de Reims !
Puis c’est à la Communauté de Chenay
qu’elle est envoyée pour l’accueil, de 1995 à 2002 !
Les habitués de la vie paroissiale, le club des Anciens,
les personnes âgées invalides, tous apprécient sa compagnie.

Depuis 2002, rentrée à la Maison-Mère à cause de sa santé fragilisée,
c’est sur elle qu’on compte pour de nombreux services…
elle trouve encore moyen d’être volontaire, là aussi, pour la catéchèse des enfants
et rencontrait volontiers les parents dans le souci de transmettre
sa foi et son amour de Jésus.
Quel soin pour préparer les petits à la première Communion !

  

Car Sœur Agathe vivait simplement et profondément sa vie de baptisée :
vendredi 29, encore, comme chaque année, à l’anniversaire de son baptême,
elle est allée, toute heureuse, malgré sa fatigue,
en pèlerinage au baptistère de la cathédrale, son lieu-source…
Elle aimait la petite Thérèse et sa simplicité d’enfant ;
comme elle, le chapelet à la main, dans ses courses en ville
ou en arpentant les couloirs, elle marchait « pour un missionnaire »,
en rendant à toutes de multiples services… Elle ne refusait rien…
Partout elle apportait son écoute, son réconfort et son service.
Elle était à l’affût du petit service à rendre,
devinant les petits gestes qui feraient plaisir.

Elle aimait particulièrement Marie, « La servante du Seigneur » et Notre Mère,
se tournant vers elle, avec confiance : « Vierge de Lumière, viens guider nos pas ».
Elle ne manquait pas de prier chaque jour le Rosaire.

Elle avait reçu l’Esprit d’enfance et dans son amour pour Nicolas Roland,
elle vivait de la simplicité qu’il souhaitait pour la Sœur de l’Enfant Jésus :
« Elle ne sait ce que c’est d’être intéressée, ni n’a aucun retour sur elle-même…
n’ayant que Dieu en vue, il ne peut rien arriver de fâcheux…
».
Voilà ce qu’elle écrivait récemment, citant les paroles du Bienheureux fondateur.

Vraiment les Paroles de Jésus ont été Lumière et Force sur sa route.
Sa profonde vie intérieure l’animait dans la simplicité et la bonté du cœur.

Les dons de chanteuse et de musicienne enrichissaient nos offices :
là non plus, elle ne mesurait pas sa peine, même aux heures de fatigue.
Comme nous aimions lorsqu’elle jouait de la cithare si délicatement
pour soutenir notre prière.
Dimanche matin, n’a-t-elle pas encore accompagné
notre Action de grâce pendant la communion ?

 

Fraternelle, attentive à chacune et proche de toutes,
elle le fut dans toutes les communautés où elle vécut…
Ses boutades amusantes, ses anecdotes, ses petites remarques pleines d’humour détendaient l’atmosphère, faisaient rire
et souvent arrangeaient les conflits avec bonhomie…

  

Très consciencieuse, voire même méticuleuse,
son impulsivité et sa spontanéité la trahissaient parfois,
mais elle avait une façon si humble de revenir sur ses mouvements d’humeur
qu’elle gardait toujours de bonnes relations.

Le personnel l’appréciait beaucoup pour sa discrétion, son écoute et son sourire.
Adroite de ses mains, elle excellait à dresser tous les jours,
les tables des Sœurs ou des familles et des amis en visite.
Pour que les couloirs soient plus accueillants,
elle soignait régulièrement les plantes.
Partout en « état de service », disponible, avec discrétion et efficacité :
petites courses, courrier toujours porté à l’heure, assidue aux groupes de jeux,
elle tranchait par sa joie, son ingéniosité,
sa culture variée et l’aide apportée aux moins douées.
Que dire de ses parties de scrabble et de ses belotes ?
Quelle précieuse partenaire !

  

Elle portait toujours sa famille dans son cœur et sa prière :
les joies, les épreuves et les soucis de chacun et les siens le lui rendait bien.
C’est que sa vie familiale au milieu de ses 5 frères et sœurs
l’avait beaucoup marquée et façonnée.
Elle aimait les rencontres animées où toutes les générations se croisaient.
Quelle joie pour elle de montrer le « petit Album d’Agathe » !

  

Share Button
Publié dans Témoins d'espérance | Marqué avec , | Laisser un commentaire

Soeur Marie Thérèse Bourtembourg

Sœur Marie Thérèse Bourtembourg

1914 – 2006

Marie Thérèse est née le 21 mai 1914 à Assesse en Belgique.
Elle était toute donnée en famille comme elle le fut ensuite toute sa vie.

  
En 1934, en pèlerinage à Lourdes, elle partage à Denise qui allait entrer au postulat :
« J’irai bientôt te retrouver ». Le 7 septembre 1935, elle arrive au noviciat.

 

Le 16 septembre 1937, elle fit profession religieuse
dans la Congrégation des Soeurs du Saint Enfant Jésus
et fut envoyée à Maubert jusqu’en 1939.
La guerre déclarée, elle partit avec les autres sœurs
à Mainsat dans la Creuse. Là, que de services rendus à vélo !

De 1941 à 1946, c’est à Saint Menges qu’elle vécut sa mission.
Après un passage de 6 mois à Nouzonville,
elle fut envoyée au Waridon de 1947 à 1958.

 

Elle ne refusait aucune mission, si fatigante et si pénible soit-elle.
Il fallait la voir au Waridon, si cher à son cœur, s’affairant, avec compétence,
autour de ses fourneaux (un vrai cordon bleu !…) pour l’accueil des groupes
ou sillonnant les routes des Ardennes pour le ravitaillement difficile
avec son inoubliable « Pégase » qui ne manque pas d’aventures célèbres !…

                    

Sœur Renelde était légendaire pour son dévouement.
Son accueil chaleureux, fraternel, sa gentillesse,
sa sollicitude impressionnaient ceux qui passaient en ce lieu.
Courageuse au travail, attentive à tous,
épiant le moindre service à rendre,
que de trajets à la gare n’a t’elle pas faits
pour tous ceux qui venaient par le train !

   

Elle faisait souvent référence à cette étape qui a marqué sa vie.
Son séjour interrompu par la maladie,
elle vient 2 ans à la Maison-Mère.
En 1967, elle est envoyée à Vireux-Molhain ;

puis en 1973, arrive comme infirmière à Nouzonville,

         

et enfin, en 1993, à la Communauté de Chenay.
Là, elle a « tenu » le plus possible,
malgré son âge et sa fatigue,
pour que l’accueil des groupes et des personnes puisse continuer.

Elle aimait rendre visite aux personnes âgées, aux malades
et allait volontiers vers les plus pauvres.
A Chenay, assidue au « club du 3ème âge »,
elle ne manquait jamais d’apporter son jeu de cartes pour une « belote » !
En communauté, elle aimait aussi se détendre en jouant au scrabble.
  

Elle faisait de jolis tricots pour la vente missionnaire,
tirant parti des petits restes de toutes couleurs.
Combien de débardeurs n’a t’elle pas faits ?
Elle n’était jamais inoccupée et 2 jours avant sa mort,
elle disait encore : « Je suis fatiguée de ne rien faire ! »

   

Toujours fidèle à sa nombreuse famille,
elle vivait tous les événements joyeux ou douloureux avec eux,
portait chacun dans son cœur et dans sa prière.
Tous comptaient sur elle, sur sa foi et lui exprimaient aussi leur amour
par les visites, les réunions de famille, les lettres…

Qu’il faisait bon vivre avec elle ! Quelle profondeur de vie !
Son visage reflétait la douceur et la sérénité ;
toujours « instrument de paix », elle gardait le silence,
trouvant « le mot juste » pour permettre la communion
dans les moments de tension.

Elle est allée jusqu’au bout de ses forces…
C’est vraiment sur la « brèche »
qu’elle a rendu son tablier de « bonne et fidèle servante » de son Maître
près de qui, longuement à la chapelle, elle puisait force, réconfort, patience.

Avec sa foi vivante, elle disait : « La foi, c’est dire OUI au Seigneur »
comme la Vierge Marie qu’elle aimait beaucoup.
« Ma prière, c’est chanter dans mon cœur », partageait-elle.
Chaque soir, depuis sa jeunesse,
« l’Imitation de Jésus Christ » était sa dernière lecture avant de s’endormir.
Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et Elisabeth de la Trinité étaient ses guides.

Sœur Marie Thérèse, tout offerte, ces derniers temps, a senti sa mort venir.
A plusieurs personnes, elle a dit : « Cela fait 2 fois que je rêve qu’on m’appelle ».
Avec une sœur, en regardant Notre Dame du OUI, face à son lit, elle pria :
« Marie, prie pour moi à l’heure de ma mort » et dit : « Merci. OUI. OUI ».
Elle nous a quittés comme elle a vécu, dans l’oubli d’elle-même,
dans le silence de sa vie intime et profonde avec le Christ toujours fidèle.

Share Button
Publié dans Témoins d'espérance | Marqué avec , | Laisser un commentaire