Ecole du soir

 Ecole du soir

Depuis le 8 novembre, Sœur Thérèse a organisé quatre fois par semaine,
l’école du soir, entre 15 h 30 et 17 h 30.
Pourquoi avons-nous décidé de faire classe l’après-midi,
et à qui s’adresse cette classe ?

Nous avions constaté, depuis longtemps,
qu’un bon nombre de filles n’allaient pas du tout à l’école.
D’autres, à l’école officielle, ou ici, n’avaient pu être pri­ses,
parce qu’elles étaient trop âgées, ou reprises,
parce qu’elles étaient obligées de redoubler ou retripler.
Nous avons réfléchi ensemble, nous nous sommes interro­gées,
et en avons parlé aux moniteurs,
puis à M Patalé qui s’était déjà occupé du Jardin d’enfants.
Ecouter l’autre, surtout le plus pauvre, – se laisser interpel­ler -,
n’est-ce pas là un point de notre projet où nous avions à agir ?…
Nous avons fait dire, par les enfants de l’école, qu’on prenait les inscriptions,
en leur deman­dant de prévenir toutes les filles qu’elles connaissaient.
Puis, elles nous ont donné des listes, suivant les différents quartiers.
Nous sommes allées dans chaque famille.


De cette façon, nous avons rejoint 44 filles entre 8 et 14 ans.
Ces filles travail­lent le matin, à la case ou aux champs.
Pour d’autres qui habitent assez loin, les pa­rents étaient sur la réserve,
car ils ne voulaient pas trop que leurs filles soient sur la route à la tombée de la nuit.

Il fallait aussi trouver un moniteur.
Avant la rentrée de septembre, Jacques était venu peindre les tableaux
et faire quelques petits travaux pour l’école.
Il aurait été si heureux de pouvoir faire quelque chose !
Nous lui avons donc parlé de notre intention,
et il était tout prêt à venir assurer l’al­phabétisation bénévolement.
Il en a parlé à sa femme, Pauline, et nous a rendu une réponse affirmative.
Devant le nombre des enfants, une classe aurait été trop lour­de.
Il fallait faire deux groupes. Mais qui est-ce qui s’occuperait de l’autre grou­pe ?
Est-ce que Pauline ne pourrait pas venir avec son mari ? – (Ils n’ont pas d’en­fants).
Pendant que Pauline ferait de la couture dans une classe,
Jacques ferait l’alphabétisation dans l’autre.
Tous les deux ont accepté généreusement de donner leur temps
pour se met­tre au service des jeunes.

La rentrée était fixée au 8 novembre – préparation du matériel, mais aussi
et surtout de Jacques et de Pauline. Jacques, avec Sœur Thérèse, a préparé les leçons ;
Pauline a appris à coudre un peu chaque matin.

 

Quelle joie pour eux d’apprendre, de se rendre compte qu’eux aussi
peuvent faire quelque chose, avancer…., prendre leur place.

 

Et pour nous, nous vivons notre Projet de Sœurs de l’Enfant Jésus :
« Que toutes nos relations, notre action, aident les hommes,
les femmes, les jeunes, les enfants
à se mettre ‘debout’, à être capables de décider,
à se prendre en main  et à devenir responsables :

 c’est ainsi qu’ils manifestent et annoncent à tous leurs frères
l’Amour du Père qui veut que chacun soit fils ».

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