La cruche fissurée
Un handicap qui porte fruit
Dans ce village de l’Inde, un vendeur d’eau se rend chaque matin à la rivière,
muni de ses deux cruches. Il les remplit,
et il revient vers la ville pour vendre l’eau à ses clients.
L’une des deux cruches, plus ancienne, est fissurée.
Elle perd de son eau sur la route du retour…
L’autre, toute neuve, rapporte donc plus d’argent à son maître.
La pauvre infirme se sent inférieure.
Et, un matin, de retour de la rivière, en plein milieu de la distribution,
elle décide de se confier à son patron.
« Tu sais, lui dit-elle, je suis bien consciente de mes limites.
Tu perds de l’argent à cause de moi,
car je suis à moitié vide lorsque nous arrivons à la ville.
Pardonne mes faiblesses, je ne fais pas aussi bien que l’autre…
Je ne suis bonne à rien. »
Le patron ne répond rien.
Le lendemain, de bon matin, en route vers la rivière,
notre patron interpelle sa cruche fissurée :
– « Regarde sur le bord de la route.
– Oui, c’est joli, l’herbe est belle, et c’est plein de toute sorte de fleurs.
– Eh bien ! C’est grâce à toi, réplique le patron.
Oui, figure-toi que, chaque matin, tu arroses le bas-côté du chemin.
Alors je me suis dit que cela pourrait être utile, au lieu d’être perdu !
Et j’ai acheté un paquet de graines de fleurs ;
je les ai semées le long du chemin.
Et toi, sans le savoir, sans le vouloir, tu les arroses chaque jour,
tu les fais fleurir ;
et puis, tu verses de l’eau sur l’herbe, qui peut rester bien verte.
C’est ainsi que notre chemin de chaque jour est si beau !
Ne l’oublie jamais : nous sommes tous un peu fissurés.
Mais, si nous en parlons à Dieu, et si nous savons bien faire,
Dieu, avec nos faiblesses, peut faire des choses merveilleuses.
Un conte indien