Les 4 bougies

Les quatre bougies brûlaient lentement.


L’ambiance était tellement silencieuse qu’on pouvait entendre leur conversation.

La première dit :

« Je suis la Paix !
Cependant personne n’arrive à me maintenir allumée.
Dans ce monde de violence, je ne sers plus
à rien !…
Je crois que je vais m’éteindre… »
Sa flamme diminua rapidement et elle s’éteignit complètement.

La seconde dit :

« Je suis la Foi ! Dorénavant je ne suis plus indispensable ;
cela n’a pas de sens que je reste allumée plus
longtemps…
Personne ne croit plus en rien !…»

Quand elle eut fini de parler, une brise souffla sur elle et l’éteignit.

Triste, la troisième bougie se manifesta à son tour :

« Je suis l’Amour ! Je n’ai pas la force de rester allumée ;
les gens me laissent de côté et ne comprennent pas mon importance.
Ils en oublient même d’aimer ceux qui sont proches d’eux…
personne ne sait plus aimer !…
»
Et, sans plus attendre, elle s’éteignit.

Soudain… un enfant entre et voit les trois bougies éteintes…

« Pourquoi êtes-vous éteintes ?
Vous devriez être allumées jusqu’à la fin !
… »
En disant cela, l’enfant commença à pleurer.

Alors la quatrième bougie prit la parole à son tour.

« Tant que j’ai la flamme allumée, nous pourrons allumer les autres bougies :
je suis
l’Espérance ! »

Les yeux brillants, l’enfant prit la bougie de l’Espérance et alluma les autres.

 

Que l’Espérance ne s’éteigne jamais à l’intérieur de vous !

 

Que chacun de nous sache être l’outil dont cet enfant a besoin


pour maintenir l’Espérance, l’Amour, la Foi, la Paix !…

  

Share Button
Publié dans Que nous disent les bougies ? | Laisser un commentaire

Epreuve dans notre vie missionnaire

  Epreuve dans notre vie missionnaire

Comme les Africains et les autres missionnaires, nous avons eu régulièrement
des crises de paludisme ou d’autres maladies tropicales : amibes, bilharziose…
Mais un jour, Sœur Thérèse fut atteinte de paludisme pernicieux,
compliqué d’une pleurésie, et dût être hospitalisée à Garoua au Cameroun,
puis rapatriée rapidement en France.
Emoi dans la Communauté…
Malgré tous les soins prodigués, Sœur Thérèse partit
rejoindre la Maison du Père, le 1er janvier 1991.
Nombreux sont les amis qui assistèrent aux obsèques,
entourant les Sœurs du Saint Enfant Jésus
et sa famille, Monseigneur Balland, le Père Marguet.

Voici des extraits de l’homélie :
Il est heureux d’avoir choisi les textes de l’Epiphanie
pour célébrer les obsèques de Sœur Thérèse Pierrot.
Dès les premiers instants de son existence humaine,
Jésus était venu par un peuple, mais pour tous les Peuples.
Les 3 Rois symbolisent toute l’Humanité.

Jésus, le Messie est venu pour révéler Dieu son Père à tous les hommes,
quelle que soient leur race, leur condition et leur époque.
L’Epiphanie est comme une annonce de la Pentecôte.

Soeur Thérèse et sa Communauté ont quitté leur pays, leur famille
pour aller partager cette Bonne Nouvelle avec les animistes
chez les Moundangs de Léré au Tchad.
Elles sont parties leur dire :  » ce Dieu que vous priez,
auquel vous offrez des sacrifices dans la religion animiste, nous vous l’annonçons.
Nous n’avons d’ailleurs aucun mérite, car nous l’avons nous-mêmes reçu par l’Evangile, par l’Eglise.
« 
Ce Dieu, c’est Jésus qui nous l’a fait connaître. Alors, nous vous invitons à connaître Jésus,
à vivre avec Lui et dans son Esprit. Et par Jésus, vous connaîtrez Dieu.
Le 22 Décembre, avant la relance de sa maladie,
Soeur Thérèse exprimait encore ce besoin d’annoncer Jésus-Christ :

 » ils ont tellement soif de la Parole de Dieu « .

 » Vous êtes envoyées pour enseigner et instruire  » disait Nicolas Roland à ses Sœurs.
 » Malheur à moi si je n’évangélise pas «  disait déjà St Paul.
Et, bien avant l’Evangile, les prophètes se sont faits « porte parole de Dieu ».
En effet, découvrir Dieu à travers Jésus, c’est comme découvrir une source en plein désert !
Et refuse-t-on de montrer une source à quelqu’un qui a soif et dont la route est encore longue ?
Des peuples entiers sont en quête de cette source.
Faire découvrir que Dieu est Père, c’est, comme Jésus en son temps, aller vers l’homme.
Annoncer Jésus-Christ, témoigner en Parole et en Actes d’un Dieu passionné de l’homme
pour lui donner la vie, une vie en abondance : une vie que n’atteint pas la mort :


C
’est accomplir aujourd’hui ce qu’il souhaite pour ses enfants.
C’est rendre possible plus de liberté et plus de justice.
C’est élargir l’espace des droits humains.
C’est l’alphabétisation contre l’ignorance.
C’est lutter contre les dangers de famine en organisant des greniers communautaires.
C’est initier à la prévention contre les maladies.
C’est aussi la formation humaine et chrétienne d’apôtres africains.
Tout cela, Soeur Thérèse y a contribué activement, et, cela n’a pas été semé en vain.

Maintenant, elle contemple en pleine lumière, Celui qui l’a appelée à la vie religieuse,
à Charleville, à l’école Jeanne d’Arc. Sa réponse pour aimer le Christ dans la pauvreté,
d’obéissance et de chasteté, vécue en communauté, elle l’a prononcée en 1948.
Ce fut le début de son chemin dans la vie consacrée apostolique.
Soeur Thérèse a quitté ce monde le 1er Janvier pour la vie sans limite.
Elle est dans le bonheur de Dieu.
Nous sommes tous tristes, car la blessure du départ définitif fait mal.
La place est vide à Léré, mais elle nous rassemble autour de sa vie donnée,
et là-bas, en ce moment, les chrétiens sont réunis et prient avec nous.

 » Si le grain meurt, il porte des fruits  »
 » Si les pauvres sont évangélisés, le Royaume progresse  »
 
La Mission continue au Tchad, ce pays si attachant où les vocations sacerdotales,
religieuses et laïques s’éveillent très fort. La mission continue aussi en France
auprès de ceux qui cherchent… qui attendent une espérance.
             

Partout il y a des coeurs affamés et assoiffés à qui il faut montrer la source.
Et puis il y a cette grande chaîne d’amitié et de Foi que nous formons,
véritable réconfort devant la séparation :
– Membres de sa famille
– Missionnaires oblats de Marie Immaculée
– les 800 amis qui soutiennent la communauté de Léré
– L’équipe de Coopération Missionnaire du diocèse
– Toute la Congrégation réunie en ce temps d’Epiphanie du Saint Enfant Jésus.


Soyons tous dans l’action de grâce pour tout ce que Dieu a réalisé de magnifique
dans la vie de Soeur Thérèse, du Peuple moundang, et du peuple tchadien qu’elle aimait tant.
 

 

Share Button
Publié dans La vie missionnaire continue | Laisser un commentaire

Comment continuer la mission à Léré ?

Comment continuer la mission à Léré ?

Le départ de Sœur Thérèse pour la Maison du Père a creusé un grand vide.
Il ne restait que 2 Sœurs à Léré : Sœur Gabrielle et Sœur Yolande.
Qui envoyer avec elles ? Qu’envisager pour la suite ?

Une recherche laborieuse a fait découvrir
une congrégation africaine prête à nous remplacer.
Notre départ définitif fut donc entrevu, puis décidé, fixé au 29 mai 1991.

Voici l’adieu qui a été exprimé par la Communauté de Léré :
Moundangs, N’Gambayes, Francophones, réunis à la messe.

Frères et Sœurs, Les « Sœurs de l’Enfant Jésus » sont à Léré, avec nous, depuis 22 ans…

Après avoir entendu l’appel de Jésus :

« Allez ! De tous les Peuples faites des dis­ciples.
Annoncez-leur ma Parole ; apprenez-leur à garder tout ce que je vous ai dit. »

Elles ont travaillé avec nous tous, grands et petits, hommes et femmes,
paysans et fonctionnaires, chrétiens, animistes et musulmans.
Elles ont travaillé pour faire grandir tout l’Homme,
dans son corps et dans son cœur :
– Elles ont travaillé pour dire la Parole de Jésus à tous
– pour que nous gran­dissions dans la connaissance de Dieu –
pour que nous vivions comme le demande Jésus.
– Elles ont travaillé pour que les gens vivent mieux
– pour que nous évitions les maladies
en nous soignant mieux – en étant plus propres.
Elles ont bien travaillé avec nous,
ont partagé notre vie, même dans les moments difficiles
qu’a vécus notre pays, elles sont restées avec nous.

Nous n’avons pas toujours été d’accord ensemble, mais les uns et les autres,
nous avons avancé, progressé.
Nous avons dépassé nos difficultés, nos incom­préhensions.
Nous avons grandi, elles et nous, ensemble,
dans la connaissance de l’homme et dans la connaissance de Dieu.


Nos Sœurs s’en vont travailler encore en France.
Nous leur souhaitons ‘Bon Courage’
pour leur nouveau travail, dans leur nouvelle Mission.
Qu’elles con­tinuent à chercher Dieu et à Le montrer à tous.

Nous tous, nous les remercions pour tout ce qu’elles ont fait au Tchad,
pour ce qu’elles ont fait pour nous et avec nous.
« Vous partez, mais quelque chose de vous reste là, parmi nous.
On ne vit pas 22 ans quelque part sans laisser des traces.
Vous laissez dans notre terre quelques racines …
et ces racines ne resteront pas sans don­ner naissance à des arbres nouveaux.

Nous souhaitons garder des liens, nous donner des nouvelles,
et prier les uns pour les autres.
Quand vous serez arrivées en France,
allez prier sur la tombe de notre Sœur Thérèse,
et priez-la pour nous tous et pour le Tchad tout entier. »

Qu’on soit au Tchad, qu’on soit en France,
on est toujours sous le Regard du Père qui nous aime !
Le travail du Royaume continue, ici et là-bas.

La Communauté de Léré (Moundang, N’Gambaye, Francophones). 26 mai 1991.

Share Button
Publié dans La vie missionnaire continue | Laisser un commentaire

La vie missionnaire continue…

 

La vie missionnaire continue

Les années ont passé…

La vie missionnaire à Léré, depuis septembre 1969, a beaucoup marqué,
non seulement les Sœurs présentes au Tchad mais aussi toutes les Sœurs de la Congrégation.
Elles portaient dans le cœur et la prière, comme dans l’engagement concret et financier,
toutes les activités de la mission.

Malgré le départ, notre joie est qu’une Congrégation de Religieuses africaines soit venue
reprendre la Mission de Léré : les Sœurs de la Congrégation des Bene-Térézia.

Voici un bref historique de cette Congrégation africaine :

Congrégation des Bene-Téréziya  

La congrégation africaine des Bene-Tereziya (filles de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus)

a été fondée en 1931 (noviciat officiel), par un évêque de nationalité française,
Julien Gorju, de la société des Pères Blancs du cardinal Lavigerie.

La congrégation a été créée pour aider les prêtres dans la proposition de la Bonne Nouvelle
à la jeunesse et aux adultes, au Burundi.
C’est pourquoi la Congrégation s’adonne à l’éducation humaine et chrétienne de la jeunesse
dans les écoles primaires et secondaires et dans les Centres d’alphabétisation.

Plus tard, en 1952, le suc­cesseur du fondateur a demandé à la Congrégation d’assurer
les soins de santé pour y témoigner l’amour miséricordieux du Père.

Maintenant la Congrégation compte plus de 400 religieuses réparties
dans 75 commu­nautés au Burundi et 7 dans les pays des missions.
La Maison Mère de la Congré­gation des Bene-Tereziya se trouve à Gitega, centre du pays.

La Congrégation est mis­sionnaire depuis 1970 et avec la protection de Sainte Thérèse,
patronne des Mis­sions, elle exerce son œuvre de messager de la Bonne Nouvelle,
en Tanzanie, depuis 1970 (1 communau­té), au Tchad, depuis 1971 (4 communautés),
au Cameroun, depuis 1983 (2 com­munautés).

Nous nous réjouissons de voir des Sœurs africaines prendre la relève.
La prière demeure, malgré la distance, un lien de communion profonde.

Depuis cette date, nous continuons aussi, dans la mesure de nos possibilités,
à aider financièrement cette communauté.
Nous restons bien en contact avec le diocèse de Pala.
Le bulletin diocésain nous donne de continuer à bien suivre
l’évolution de la mission de tout le diocèse de Pala.
Et c’est une joie maintenant d’avoir des nouvelles en direct
grâce au site du diocèse de Pala que nous vous invitons à consulter…

Diocèse de Pala

Share Button
Publié dans La vie missionnaire continue | Laisser un commentaire

La cruche fissurée

La cruche fissurée

Un handicap qui porte fruit

Dans ce village de l’Inde, un vendeur d’eau se rend chaque matin à la rivière,
muni de ses deux cruches. Il les remplit,
et il revient vers la ville pour vendre l’eau à ses clients.

L’une des deux cruches, plus ancienne, est fis­surée.
Elle perd de son eau sur la route du retour…

L’autre, toute neuve, rapporte donc plus d’argent à son maître.

La pauvre infirme se sent inférieure.
Et, un matin, de retour de la rivière, en plein milieu de la distribution,
elle décide de se confier à son patron.

« Tu sais, lui dit-elle, je suis bien consciente de mes limites.
Tu perds de l’argent à cause de moi,
car je suis à moitié vide lorsque nous arrivons à la ville.
Pardonne mes faiblesses, je ne fais pas aussi bien que l’autre…
Je ne suis bonne à rien. »

Le patron ne répond rien.

Le lendemain, de bon matin, en route vers la rivière,
notre patron interpelle sa cruche fissurée :
– « Regarde sur le bord de la route.

–  Oui, c’est joli, l’herbe est belle, et c’est plein de toute sorte de fleurs.

– Eh bien ! C’est grâce à toi, réplique le patron.
Oui, figure-toi que, chaque matin, tu arroses le bas-côté du chemin.
Alors je me suis dit que cela pourrait être utile, au lieu d’être perdu !
Et j’ai acheté un paquet de graines de fleurs ;
je les ai semées le long du chemin.
Et toi, sans le savoir, sans le vouloir, tu les arroses chaque jour,
tu les fais fleurir ;
et puis, tu verses de l’eau sur l’herbe, qui peut rester bien verte.
C’est ainsi que notre chemin de chaque jour est si beau !

Ne l’oublie jamais : nous sommes tous un peu fissurés.
Mais, si nous en parlons à Dieu, et si nous savons bien faire,

Dieu, avec nos faiblesses, peut faire des choses merveilleuses.

Un conte indien

Share Button
Publié dans Clin d'oeil | Laisser un commentaire

La petite grenouille

 

La petite grenouille

Il était une fois une course de grenouilles…

L’objectif était d’arriver en haut d’une haute tour.

 

Beaucoup de gens se rassemblèrent pour les voir et les soutenir.

La course commença.

En fait, les gens ne croyaient pas possible que les grenouilles atteignent la cime.
Toutes les phrases que l’on entendit furent de ce genre :
« Inutile !… Elles n’y arriveront jamais !… »

 

Les grenouilles commencèrent à se décourager sauf une, qui continua de grimper.

Et les gens continuaient :
« … Vraiment, ce n’est pas la peine ! ! ! Elles n’y arriveront jamais !… »

Et les grenouilles s’avouèrent vaincues.

 

Sauf une qui continua envers et contre tout.

A la fin, toutes abandonnèrent sauf cette grenouille qui,
seule et au prix d’un énorme effort, rejoignit la cime.
Les autres, stupéfaites, voulurent savoir comment elle avait fait.

L’une d’entre elles s’approcha pour lui demander
comment elle avait fait pour terminer l’épreuve.

Et découvrit qu’elle…

était sourde !

En résumé :
Soyez sourd quand quelqu’un vous dit que vous ne pouvez réaliser vos rêves.

 

Share Button
Publié dans Clin d'oeil | Laisser un commentaire

Les deux loups

Voir le diaporama : les_2_loups_interieurs

Les deux loups !

Un homme âgé dit à son petit-fils, venu le voir très en colère
contre un ami qui s’était montré injuste envers lui :

« Laisse-moi te raconter une histoire…
Il m’arrive aussi, parfois, de ressentir de la haine contre ceux
qui se conduisent mal et n’en éprouvent aucun regret.
Mais la haine t’épuise, et ne blesse pas ton ennemi.
C’est comme avaler du poison et désirer que ton ennemi en meure.
J’ai souvent combattu ces sentiments »

 

Il continua : » C’est comme si j’avais deux loups à l’intérieur de moi ;
le premier est bon et ne me fait aucun tort.
Il vit en harmonie avec tout ce qui l’entoure
et ne s’offense pas lorsqu’il n’y a pas lieu de s’offenser.
Il combat uniquement lorsque c’est juste de le faire,
et il le fait de manière juste.

  

Mais l’autre loup, ahhhh…!
Il est plein de colère. La plus petite chose le précipite dans des accès de rage.
Il se bat contre n’importe qui, tout le temps, sans raison.
Il n’est pas capable de penser parce que sa colère et sa haine sont immenses.
Il est désespérément en colère, et pourtant sa colère ne change rien.

Il est parfois si difficile de vivre avec ces deux loups à l’intérieur de moi,
parce que tous deux veulent dominer mon esprit. »

Le garçon regarda attentivement son grand-père dans les yeux et demanda :
 » Lequel des deux loups l’emporte, grand-père ? »

Le grand-père sourit et répondit doucement :
« Celui que je nourris. »

Auteur inconnu

Share Button
Publié dans Clin d'oeil | Laisser un commentaire

Recherche de femmes responsables

 Suite des 2 catégories :
Les Soeurs au Tchad
La mission des Soeurs à Léré

Voici maintenant : Les Soeurs en mission à Léré 

Recherche de femmes responsables

Après notre entrevue avec M. Patalé et la décision prise,
une première étape est de déceler,
dans tous les quartiers, des femmes qui soient suffisamment
en amitié et relation avec leurs voisines
pour y être « ouvertes » ; de plus, qu’el­les connaissent un peu de français,
calcul et couture (pour une assimilation plus rapide et une meilleure responsabilité).
Nous avons choisi d’aller – de case en case -, passant ainsi
par les « connaissances » des plus pauvres,
pour découvrir : Pauline, Jacqueline, Martine et Christine, femmes de moniteurs.
Marie-Made­leine, femme de douanier, Rachel, femme de gendarme.


Bientôt, la nouvelle d’un proche démarrage,
enregistrée à « Radio-Brousse », fait le tour du pays.
Alors, viennent s’offrir : Ma-fourmi, ancienne élève du C.M.,
Djouma, fille du vétérinaire ;


et Abdel Kérem, infirmier, nous présente Kalé, sa femme,
pour qu’elle de­vienne « Responsable ».
Et voilà notre équipe, de toutes races : moundang, n’gam-baye, sara, arabe
et de toutes religions : animiste, protestante, catholique, musulmane.

Organisation et formation

C’est à, chacune de ces femmes qu’il importe,
maintenant, de « rassembler » ses voisines.
Pour les unes, c’est spontané : Jacqueline a beaucoup de relations.
Mais Pauline, plus timide, a besoin d’être épaulée.
Alors, c’est pour nous l’occa­sion de connaître tous les groupes,
allant rejoindre chaque femme dans son milieu familial, et la saisir de plus près.
Pour quelques-unes de ces femmes, cela répond à des besoins :
– habiller leurs enfants à peu de frais ;
– apprendre du nouveau – devenir « capables » d’autre chose
que l’habituelle préparation des repas ou la culture traditionnelle ;
– accéder à un travail qui, dans la région, est plutôt réservé aux hommes (tailleurs) ;
– se rencontrer pour un travail commun ; etc…

 

C’est alors qu’il va falloir « s’organiser » :
que chaque femme verse à sa responsable
les 50 F. CFA (=1 F.) nécessaires à l’achat en commun du tissu – du fil – des aiguilles !
Combien de fois, les responsables se sont heurtées au refrain :
« Sungu këka = pas d’argent » !
Aussi, dans les premières réunions, nous cherchons le pour­quoi :

C’est le mari qui détient l’argent de la famille.
C’est lui qui achète les vêtements,
même ceux de sa femme et de ses enfants ;
La femme est trop souvent jugée incapable de gérer des affaires
(lui en a-t-on jamais laissé des expériences à faire ?…)
La femme est chargée plus spécifiquement de la nourriture.
Pour acheter du sel, elle vend des arachides, etc…
pour se procurer l’argent nécessaire.

Mais celles qui ont pu donner 50 F, comment ont-elles fait ? C’est :
qu’elles ont parlé avec leur mari (signe très net d’un pas en avant) ;
qu’elles ont été convaincues par le dialogue avec les responsables,
ou tentées par les expériences dont elles ont entendu parler ;
qu’elles ont vraiment le désir d’apprendre,
ce qui les fait dépasser les coutumes et les habitudes ;
qu’elles ont foi en ce démarrage et font confiance….

 

Un autre petit exemple nous confirme dans notre ligne directrice :
ne rien donner, les faire s’organiser… pour qu’elles grandissent.

Rébecca désire beaucoup venir à la couture pour habiller sa petite Brigitte.
Elle chemine avec son mari, puis elle décide d’aller chercher un fagot
et de le ven­dre au marché pour avoir 50 F.
Dans l’intervalle, quelqu’un lui donne un vêtement. Crac !
Rébecca a trouvé ce qu’elle désirait. Son bel élan est stoppé.
Elle a reçu passivement
(ou pour un tout petit travail ne correspondant pas à la valeur de l’objet).
Ou bien, elle aurait pu apprendre à se « débrouiller » pour cette fois
– et pour toute sa vie.

Rachel, au contraire, comme plusieurs des responsables, s’épanouit.
Le tra­vail de ces femmes leur demande d’être attentives aux voisines,
de savoir attendre parfois, aussi, de stimuler les inerties.
Plusieurs responsables apportent, d’elles-mêmes,
le tissu nécessaire pour apprendre du nouveau,
sans avoir besoin de « se sociéter » (comme elles disent), comme au début.
C’est ainsi que, trois matinées par semaine,
elles se retrouvent à la Mission
avec les femmes des moniteurs de l’école
qui apprennent les mêmes choses : cale­çons, brassières, petites robes, etc…,
pour montrer ensuite aux C.E. et C.M.

 

A la « Coton-Tchad » (cité ouvrière, tchadienne depuis le 15 novembre),
le dé­marrage est un peu plus difficile, car il y a beaucoup de femmes
qui ont connu l’an­cien régime où l’on payait après réalisation.
Il nous faut donc remonter à contre-courant
et expliquer beaucoup avant d’être comprise – un peu.

Share Button
Publié dans Les Soeurs en mission à Léré | Laisser un commentaire

Repos et détente au bord du lac

 Repos et détente au bord du lac

Nous sommes là, près du lac, heureuses d’admirer la nature,
de vivre ensemble une journée de détente.

5 heures ! Assises à l’ombre de quelques doums,
nous contemplons le Lac de Léré.

 
Quel calme ! Un vent léger fait frissonner la surface de l’eau.
On entend seulement le doux clapotis des vagues
qui meurent sur le sable fin et qui revivent sans cesse.

De temps à autre, des gazouillis ou le cri d’un canard sauvage,
le chant d’un pêcheur qui jette ses filets,

ou les voix de quatre ou cinq marmousets qui jouent sur la grève.
Non loin de nous, quelques pirogues glissent lentement, majestueusement…
De tous côtés, une immense ceinture verte et brune encercle le lac.
A l’horizon, des collines s’estompent derrière un voile de sable.
Le soleil descend et éclaire une route de lumière sur les eaux. Que c’est beau !


A midi, nous étions émerveillées devant des milliers d’étoiles scintillantes
qui flottaient sur le lac. Ce soir, ce sera la féerie du soleil couchant :
tout sera embrasé !
Devant ces splendeurs, nous ne pouvons que chanter :


« Oeuvres du Seigneur, bénissez le Seigneur ! »

Share Button
Publié dans Les Soeurs en mission à Léré | Laisser un commentaire

Relation d’amitié : notre chemin apostolique

Relation d’amitié : notre chemin apostolique

Nous apprenons peu à peu, la relation d’amitié : c’est la spiritualité d’Incarnation.
Il faut déjà dépister tous les obstacles que nous mettons à une vraie rencontre.

« Partir sans rien » n’est pas si facile…
Accueillir le pauvre, se mettre à son école, partager un peu… ce qu’il vit,
pour pouvoir aussi partager ce qui nous fait vivre,
c’est la conversion du coeur que le Seigneur a sans cesse à opérer en nous.
Nous sommes en route dans ce sens…
Chaque fois que l’occasion se présente, lors de nos visites
dans les quartiers de Léré ou dans les villages,
quand nous allons de case en case, nous nous arrê­tons
avec les femmes qui travaillent et nous nous mettons à leur école ;
nous nous arrêtons avec les groupes assis sous un arbre…


selon ce qui se présente, et la conversation s’engage.
Peu à peu, une amitié se crée,

 
mais nous sommes encore bien loin de partager vraiment.

 

Par exemple, tous les jours, je rencontre une femme ou l’autre
qui me demande comment va mon mari
(les païennes qui ne nous connaissent pas…)
quand je réponds, certaines acceptent, mais d’autres ne croient pas….
Une fois, une m’a demandé : « Tu en veux un ? »…
Et c’est vrai ; je com­prends que pour une femme, ici,
c’est impossible d’envisager le célibat :
elles ne sont pas libres.
Il y a maintenant, une évolution chez les jeunes.

Nous mesurons de plus en plus que nous ne sommes pas prêtes
pour annoncer la Parole de Dieu dans une culture moundang !…
Si nous cherchons à partager un peu plus leur vie,
quand nous communions un peu à leur joie, à leur amour…
nous pouvons partager aussi, et c’est eux
qui auront à transmettre aux autres.
Cette voie-là, ce sont eux aussi qui nous l’apprennent.

Ils se partagent tellement tout !…
Nous constatons que ceux à qui nous avons partagé la Bonne Nouvelle,
trouvent le chemin pour la par­tager :
tel André P… de Zalbi, qui dit aux anciens :
« Venez à Dieu. Il vous aime, même si vous avez le péché. »
Et les anciens de répondre :
« Même nous, les vieux, Dieu nous aime ? »
Ou Matthieu, de Léré partage avec l’un, avec l’autre, tout simplement,
quand il rencontre les autres qui viennent à sa case quand ils ont le temps….
(Huit viennent régulièrement, et les autres à l’occasion…)
La véritable annonce, elle ne peut se faire qu’entr’eux.
A nous d’être assez en amitié avec quelques-uns
pour la leur transmettre, et compter sur la force de la Parole.

L’Esprit, seul, peut la leur dire. « Il vous enseignera tout« .
A nous seulement d’en être vivantes et de partager notre joie….

Share Button
Publié dans Les Soeurs en mission à Léré | Laisser un commentaire