Soeur Martial


Sœur Martial 1920 – 2006

Marie Loy est née le 27 mars 1920 à Ay
où elle a vécu son enfance et sa jeunesse.
Entrée au noviciat de la Congrégation,
le 16 septembre 1939 à Mainsat dans la Creuse,
elle a pris l’habit à Evaux-les-Bains le 7 septembre 1940.

   
Puis elle rentre à Reims, avec ses compagnes et Sœur Michel, leur maîtresse des novices pour la retraite qui les prépare à leur engagement par les vœux le 15 septembre 1941.

  

Elle nous quitte à l’âge de 85 ans, après 65 années de vie religieuse.
Paisible tout au long de ses derniers mois, elle s’est éteinte doucement.

Sœur Martial est passée en faisant le bien et cela le plus naturellement du monde,
vivant ainsi la simplicité des Sœurs du Saint Enfant-Jésus,
conformée à Lui, dans sa vie cachée de l’enfance :
douceur, bonté, accueil, ne disant jamais de mal des autres.

Grande travailleuse, rapide, compétente, organisée,
elle fut d’abord aidante à l’infirmerie,
puis à la clinique, au grand séminaire, à Signy le Petit, au Waridon
pour revenir cuisinière à la Maison-Mère. Elle aimait servir.

 
« Ce que vous faites au plus petit, c’est à Moi que vous le faites » dit Jésus :
c’est ce qu’elle a vécu toute sa vie jusqu’au bout :
elle est tombée en plein repassage et ne s’en est jamais remise.

Sœur humble, délicate et douce, malgré une apparence un peu rude, peu bavarde,
elle avait beaucoup de bon sens, de finesse et d’humour.
Elle n’aimait pas l’aspirateur :
« On ne voit pas son travail avec lui ! Rien ne remplace mon bon balai ».
Elle n’aimait pas beaucoup les choses intellectuelles :
« Je m’enquilose » et elle se frottait le bras…
mais elle aimait se détendre avec les autres, jouer à la « belote »…

Sœur Martial était toujours prête à effectuer les travaux les plus difficiles,
les remplacements et cela dans la discrétion, l’égalité d’humeur et l’oubli d’elle-même.
Au service de la communauté, elle a beaucoup travaillé, ne mesurant pas sa peine,
même quand ses pieds douloureux lui rendaient la marche difficile.

     

Toujours régulière aux offices et aux rencontres communautaires,
elle aimait chanter, bien à sa place pour soutenir la chorale.
Elle se tenait aussi au courant de la vie du monde,
s’informait en lisant « La Croix ».

Sœur Martial a beaucoup édifié durant ces longs mois, étendue à l’infirmerie ;
configurée au Christ, Serviteur souffrant,
elle ne se plaignait pas malgré ses difficultés
à respirer et sa toux persistante à cause de l’encombrement de ses bronches.
Ne voulant déranger personne,
elle est restée aussi discrète et inaperçue dans sa maladie
que tout au long de sa vie : quelle humilité ! quel oubli de soi !

Elle n’avait plus beaucoup la possibilité de parler
mais accueillait de ses grands yeux bleus.
Lorsqu’on lui disait : ‘Bonne journée ou bonne nuit’,
elle répondait : ‘A vous aussi’.
Si on lui apportait une rose, ses beaux yeux s’illuminaient
d’un sourire et elle répétait :
Oh ! c’est beau ! c’est beau !’
Quand on lui adressait, selon la coutume,
le « Béni soit le Saint Enfant Jésus »,
son beau et clair regard accompagnait sa réponse : « A jamais ».
Elle aimait aussi s’unir à cette prière qui nous est chère
et qu’elle avait tant de fois exprimée :
« A cette heure comme à toute heure,
que le bon Jésus soit dans notre cœur… »

Elle aimait beaucoup sa famille, appréciait jusqu’au bout leur visite.
Le sourire les unissait quand elle ne pouvait plus leur parler.

         

Pleine d’amour et de confiance en Marie, sa patronne,
elle manifestait son union
dans la récitation du chapelet qu’on disait près d’elle.
Immobile et calme dans son lit d’infirmerie ou dans ce grand fauteuil
qui l’accueillait quelques heures chaque jour,
sa passivité apparente cachait son cœur
abandonné à Jésus et à Marie, ainsi que toute sa vie profonde
qui ne passait que par ses grands yeux.

Le tableau de la Nativité, face à son lit, l’aidait.
Peu à peu, par sa dépendance totale,
elle est devenue Celui qu’elle contemplait si souvent avec amour.
Dimanche dernier, c’est son sourire à l’Enfant-Jésus qui a tant marqué
et qui annonçait déjà la Grande Rencontre.

Elle rejoint Sœur Henriette qui venait la visiter chaque soir.
« Bonne nuit, ma p’tite Martial. Je te fais un petit baiser ».
Une amitié de longue date les avait unies dans le service de la Maison-Mère.

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