Sœur Paule nous rassemble tous, ce matin, autour du Christ Ressuscité.
Merci Seigneur pour ce cadeau que Tu nous as fait de sa présence parmi nous.
Née le 20 juillet 1922, Sœur Paule nous quitte à l’âge de 83 ans,
après avoir vécu 57 ans de vie religieuse avec nous.
Après ses études à Charleville, Paule fut institutrice à ‘Mon Idée’,
hameau d’une grande pauvreté.
Puis elle entre au noviciat.
Jeune religieuse, elle est d’abord envoyée rue des Carmes
pour enseigner dans ce milieu populaire.
Bien qu’intellectuelle, elle l’ « adopte ».
Puis elle reprend des études et part en Allemagne
pour apprendre la langue en vue de la licence.
Elle a noué des amitiés qui demeurent,
devançant déjà la réconciliation qui s’est vécue entre nos peuples.
De santé fragile, elle eut à plusieurs reprises,
des temps de repos pour se refaire.
En octobre 1957, elle est envoyée comme professeur de latin et d’allemand
à l’Institution Jeanne d’Arc de Reims.
En août 1969, elle est aussi professeur d’allemand au lycée Jean XXIII.
A sa retraite professionnelle, elle poursuit la catéchèse
au lycée Jean XXIII et à la paroisse St Remi, St Maurice.
En 1996, elle ne va plus au lycée Jean XXIII,
et s’engage pour la catéchèse spécialisée
avec la paroisse St Pierre, St François.
Très dévouée, au service des petits,
compréhensive de chacun, proche des familles,
elle aide bien ses collaboratrices
qui comptent sur elle et nous partage tout
ce qu’elle reçoit de cette expérience.
A la communauté de la Maison Mère depuis 1980, active jusqu’au bout,
elle se donne beaucoup de peine au jardin,
le grand chapeau de soleil sur la tête,
pour cultiver les fleurs qui embellissent la chapelle
et font plaisir aux sœurs malades.
Nous avons aussi apprécié les paniers de fraises cueillies.
En récréation, elle tricotait pour le Secours Catholique
et inventait toutes sortes de petites figurines pour la vente missionnaire.
Elle s’est montrée attentive aux sœurs qui devenaient dépendantes,
partageait régulièrement les événements du monde et du diocèse
à notre Sœur centenaire privée de vue.
Peu expansive, des gestes traduisaient parfois le fond de son cœur.
Se sentant de plus en plus faible,
elle demanda de recevoir le sacrement des malades
au cours de la dernière retraite spirituelle en avril dernier
et cela l’a marquée profondément.
Elle était fort secrète quant à ses sentiments profonds
mais ses partages spirituels dévoilaient l’exigence de sa vie intérieure.
Dans la dernière étape de sa vie, dans sa chambre,
touchée de voir toutes les sœurs
qui venaient la rencontrer et lui rendre des petits services,
elle s’étonnait et manifestait sa reconnaissance.
A l’hôpital, elle restait tournée vers les autres,
attentive à sa voisine de chambre ;
parlant peu de sa maladie, elle demandait des nouvelles des autres.
Puis quand elle recevait le Corps de Jésus,
elle entrait dans un profond recueillement,
signe d’une vraie présence.
Quand elle a quitté l’hôpital Robert Debré pour l’Institut Godinot,
elle a remercié le personnel qui a été touché jusqu’aux larmes.
Elle est restée jusqu’au bout, proche de sa famille,
souhaitant le bonheur de chacun.
Merci Chère Sœur Paule pour tout ce que vous avez été
pour chacun, chacune d’entre nous.