Les activités missionnaires s’organisent…
Rentrée des classes 1971
A la rentrée des classes, nous avons été un peu envahies par les filles.
Sœur Thérèse a fait 145 inscriptions.
C’est magnifique de voir toutes ces filles qui se scolarisent,
mais vous vous doutez que cela ne va pas sans difficultés. Que faire ?
Nous avons vite aménagé deux salles, cherché des moniteurs.
Sœur Thérèse est la responsable de la classe de C.M. ;
les classes sont encore surchargées, 87 en C.P1.
Pour l’instant, nous ne pouvons nous permettre d’embaucher un nouveau moniteur
(nous en connaissons, mais il faudrait le rétribuer !).
Session de fiancées
Sœur Madeleine, Sœur Annie et Sœur Gabrielle viennent aussi
de commencer une session de fiancées : elles sont 10.
Elles qui sortent de la brousse, elles s’ouvrent vraiment à un monde nouveau.
Que de découvertes elles ont faites déjà, depuis deux jours !
Cette année, toute notre action près des filles et des femmes a pour but
de leur faire prendre conscience que la femme est responsable de la santé :
lutte contre la saleté, les mouches, les moustiques, les microbes de l’eau :
bilharziose, ankylostome, ver de Guinée, amibes, etc….
Nous leur apprenons aussi à soigner les maladies les plus courantes.
Elles ignorent totalement la cause de toutes ces maladies.
De plus, nous essayons de les aider à s’organiser entre elles.
Les réunions de quartiers, de villages, sont menées par des responsables
que nous retrouvons régulièrement à la Mission pour les former.
Notre but n’est-il pas de devenir inutiles ici ?
Ce n’est pas pour demain, et nous sommes trop peu nombreuses
pour assurer cette formation.
Pour Léré, il y a déjà sept responsables à suivre,
et certaines femmes voudraient se réunir….
En dehors de Léré, il faut compter une soixantaine de villages
pour le secteur Léré-Mombaroua !
Nous ne pouvons aller partout. La tâche est passionnante.
Un appel
Grâce à l’étude du moundang, Sœur Danièle commence à avoir des relations
avec les pasteurs des églises protestantes : luthérienne et évangélique.
A 7 km de Léré, à Toufoultréné, le pasteur luthérien a une école de catéchistes.
Il a, en ce moment, 18 foyers qu’il forme pendant deux ans.
Il n’a personne qui puisse s’occuper des femmes
pour leur donner une formation féminine,
lesquelles, à leur retour dans leurs villages, pourraient former les autres.
Le pasteur serait heureux qu’une Sœur ou une jeune fille puissent s’en charger.
C’est important de collaborer avec nos frères protestants
mais actuellement, nous ne pouvons répondre à cet appel.