A Dieu Sœur Jean-Marie
1904 – 2008
Un siècle s’est écoulé depuis ce jour où, en classe maternelle,
la ferme et miséricordieuse parole de Melle Eugénie
vous révèle la divine Présence,
fulgurante certitude qui ne vous quitta jamais :
« Dieu est là ».
Plus tard, vous découvrez la « Présence de Dieu » comme parole clé de M. Roland
et vous nous l’expliquiez comme parole réversible qui appelle la « Présence à Dieu ».
Ce fut le fondement de votre vie devenue « Réservée » à Dieu
depuis ce pèlerinage à Lourdes où Marie vous accorde la « grâce de la Sérénité »
pour un don total, dans la vie religieuse.
Vous devenez alors ‘Sœur du Saint Enfant-Jésus’
dont l’apostolat auprès des jeunes se fera
par « l’Instruction chrétienne, directement ou indirectement »,
manifestant toujours, par la « présence aimante et sans retour sur soi »,
cette réservation à Dieu.
Vous serez bientôt maîtresse des novices,
donnant l’autre clé de cette vie évangélique
proposée par le Bx Nicolas Roland,
« notre pieux fondateur » comme vous aimiez le nommer :
« Clé de la Simplicité » que nous désirons recevoir et vivre fidèlement.
Et dans le même mouvement, vous proposiez
le chemin « de la vraie dévotion à l’Enfant-Jésus :
« Comme Jésus – en Jésus – par Jésus, « chérir la divine Présence »
– dans une parfaite confiance avec Marie.
L’Esprit de Foi vous faisait reconnaître que « Tout vient de Dieu »
et avec Thérèse d’Avila,
vous aimiez redire « Dieu sait tout, Dieu peut tout et Il m’aime ».
Deo Gratias. Amen.
Ce chemin, vous l’avez parcouru devant nous, avec nous,
comme Supérieure Générale, fidèle et forte.
Traversant les périodes de lumière
mais aussi d’obscurités, de critiques et d’incompréhension,
vous avez gardé fermement la Source et sans cesse creusé le Charisme.
Vous nous disiez, en commentant prières, coutumes et règles de Congrégation :
« La Racine est solide ; soyez généreuses ; c’est le Chemin ».
Puis vint le temps de rejoindre la Maison-Mère,
de devenir « aînée » pour de longues années…
Là, le Seigneur vous conduisit, par un chemin de dénuement,
dans la plus grande désappropriation :
dénuement de l’obscurité totale, puis de la grande surdité,
et vous atteignez, enfin !… l’autre rive, en ce samedi 6 septembre.
Ce chemin, vous nous entraînez à le gravir,
par votre écoute, si silencieuse,
par votre enseignement et votre parole.
Vous nous ouvrez ainsi celle du Bx Nicolas Roland,
nous révélant sa profonde et simple richesse évangélique,
nous apprenant à passer au-delà d’une écriture,
qui semblait à quelques-unes, bien austère et même hermétique.
N’est-ce pas avec tout cela dans le cœur
que vous nous conduisiez à Chenay « Votre Seguine »,
nous faisant gravir le dur sentier, pour parcourir l’allée de la méditation
et redescendre du côté opposé, admirant au passage
la merveille du coucher de soleil
et le clocher de l’Eglise où demeurait « Jésus Hostie »
Lorsque vint la grande joie de la béatification de Nicolas Roland,
vous étiez à l’infirmerie,
là où le Seigneur vous demandait de vivre « Sa Présence »,
dans une forme nouvelle,
mais combien rayonnante pour ceux qui vous visitaient !…
Là, vous vivez, confiante en tous ceux qui vous entourent de leur sollicitude.
Tous vos mercis et vos silences gagnent bien des Cœurs.
Votre attente patiente et calme, toujours renouvelée,
révèle votre cœur vivant de cette Présence comblante dans l’Obscurité :
« Il est là… heureusement ! »
Vous nous avez quitté sans bruit, ayant suivi jusqu’au bout votre divin Seigneur,
participant à ces heures de la Croix qui vous ont ouvert l’éternité.
Veillez maintenant sur nous, avec la Communauté du Ciel.
Le chemin est bien obscur, vous le savez mieux que nous…
Obtenez-nous de rester fidèles
dans l’accueil de la Simplicité, toutes livrées à Jésus.
Qu’Il soit toujours pour chacun et chacune « Le Saint Enfant Jésus ».
Merci de tout ce que vous avez donné, à tous ceux que vous avez rencontrés,
comme à nous et à votre famille à laquelle vous étiez si affectueusement présente…
Béni soit le Saint Enfant Jésus !